MOULOUD HABIB (1951-2013) : Il y a deux ans, nous quittait “le Rossignol”

MOULOUD HABIB (1951-2013) : Il y a deux ans, nous quittait “le Rossignol”

“Je voudrais vous avouer tout simplement combien je suis heureux d’être parmi vous et combien je suis ému de l’honneur que vous m’avez fait en faisant montre de cette gratitude envers ma personne”, confessait Mouloud Habib lors de l’hommage qui lui a été rendu en 2012 à Tizi Ouzou. Une année après, soit le 25 mars 2013, il quittera à jamais ce monde à l’âge de 62 ans, des suites d’une longue maladie. Le rossignol de la chanson kabyle, Abib Mouloud de son vrai nom, était natif du village d’Azzouza, à Larbaâ N’ath Irathen, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, en date du 8 janvier 1951. Très jeune, son frère aîné décide de le prendre avec lui à Alger où il a été inscrit à l’école primaire du quartier Redha Houhou, ex-Clauzel, avant de tenter un premier pas au niveau de la Chaîne 2 de la Radio nationale. Vite apprivoisé par l’éminent et défunt poète Mohamed Belhanafi, qui était impressionné par sa voix,  il intégra l’émission pour enfant animée par ce dernier. Nekk d amjahed Amectuḥ, a été sa première chanson, sur une composition de Belhanafi qu’il ne cessait de désigner comme un “père spirituel”, comme il s’accordait à traiter la Chaîne 2 de “mère spirituelle”. Cette chanson l’avait sciemment stimulé pour en chanter une dizaine d’autres avec les paroles du même poète ou de l’auteur-compositeur Kamel Hamadi. Durant toute sa carrière, interrompue par cette maladie qui le rongeait, il confirmait que la chanson et le théâtre étaient sa vraie vie, sa vraie passion et sa raison de vivre. Prolifique, il n’était pas rare qu’il nous offre plusieurs chansons dans l’année, en travaillant, quelquefois, à deux mains avec Kamel Hamadi et Belhanafi ainsi que bien d’autres artistes, comme Ait-Menguelet ou Athmani. Parmi ses succès, notons Etjour Itshouzou Wadhu (les arbres bercés par le vent), Aldjia, Aken Ineghra Dhilakoul (compagnons de classe), Thajmaith… Artiste très populaire et attendu, il s’est distingué par un riche répertoire entièrement enregistré au niveau de la radio nationale et copieusement fredonné par tous les jeunes, notamment ceux des années 1970.  En guise de reconnaissance à tout ce qu’il a consacré pour la promotion de la chanson kabyle, la chaîne TV 4 a gratifié ses fans d’un documentaire produit par la réalisatrice Ourida Sider et diffusé dans la soirée de mardi dernier. Un court métrage où ont défilé plusieurs de ses anciens compagnons, tels Aït Menguelet, Kamel Hammadi, Athmani, Saïd Freha, Helli Ali, etc., qui ont apporté leurs témoignages.