Le président égyptien Hosni Moubarak, âgé de 81 ans, au pouvoir depuis près de trente ans, a subi samedi en Allemagne une ablation de la vésicule biliaire, alors que l’incertitude règne sur sa candidature à l’élection présidentielle de 2011.
Conformément à la Constitution, M. Moubarak «a chargé par décret le Premier ministre Ahmad Nazif d’exercer toutes ses prérogatives» jusqu’à son retour au Caire, a indiqué la télévision publique dans la nuit de vendredi à samedi.
L’ablation était prévue dans la matinée dans l’hôpital universitaire de Heidelberg, a affirmé la télévision, précisant que le raïs égyptien était accompagné de son épouse Suzanne et d’autres membres de sa famille.
Jeudi, les autorités égyptiennes s’étaient bornées à faire savoir que M. Moubarak se rendrait à Heidelberg, en marge d’une visite officielle en Allemagne, pour des «examens» de la vésicule consécutifs à des «douleurs».
Cette ablation est une opération généralement bénigne permettant de soulager les patients souffrant de douloureux calculs biliaires, mais son annonce en dernière minute a commencé de soulever des interrogations.
«Il aurait fallu en parler plus tôt. La manière dont cela a été géré va alimenter les rumeurs selon lesquelles il y aurait d’autres raisons pour cette opération», a déclaré à l’AFP Imad Gad, du Centre Al-Ahram d’études politiques.
Cette opération survient alors que l’Egypte est en pleine incertitude pour l’élection présidentielle de 2011 et le remplacement ou le maintien de l’un des doyens de la politique africaine et arabe. M. Moubarak achève l’an prochain son cinquième mandat de six ans, et la presse comme les commentateurs politiques présentent souvent son fils cadet Gamal comme «l’héritier du pouvoir».
Tous deux prennent toutefois grand soin de maintenir le flou sur leurs intentions. L’irruption récente sur la scène politique de l’ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, 67 ans, partisan d’une démocratisation du système, vient de relancer le débat.