Ennahar publie des informations surprenantes sur l’affaire de la fortune amassée par le président égyptien Hosni Moubarak, après celle du Platinum d’une valeur de 61 milliards de dollars déposés en suisse.
Ces informations sont relatives à des contrats de vente d’armes conclues par Hosni Moubarak et son ministre de la défense et de la production militaire Mohamed Hossein Tantaoui, selon des documents secrets des services secrets américains et d’autres émanant d’institutions des nations unies et du TPI.
En date du 11 janvier 1994, alors que la guerre faisait rage au Rwanda entre les Tutsi et les Hutus, l’ambassadeur du Rwanda au Caire a transmis une lettre au ministre égyptien de la défense, Mohamed Hossein Tantaoui, lui demandant de se préparer pour accueillir une délégation militaire du Rwanda, comprenant le colonel Gratien Kabiligi, Chef de la Délégations et responsable des opérations à l’Etat-major de l’armée rwandaise, et le Lt-Colonel Cyprien Kayumba, directeur des finances au Ministère de la Défense de la République du Rwanda. Ladite délégations arrivera au Caire au cours de la semaine du 17/1 au 23/1/94 pour une durée d’une semaine.
Ce qui était étonnant dans cette correspondance de l’ambassadeur rwandais est qu’elle était destinée au ministre égyptien de la défense Mohamed Hossein Tantaoui par le biais d’un responsable au ministère égyptien de la défense, le général Sami Seyed, en sa qualité de responsable des relations avec les pays amis, au lieu d’être transmise selon les normes diplomatiques.
Cette correspondance vient suite à une correspondance transmise par les services du ministère de la défense égyptien qui exprimaient leur accord pour la vente d’armes à l’armée rwandaise alors que les Nations Unies avait décrété un embargo sur la vente d’armes au Rwanda durant la période de la guerre civile où des massacres ont été commis par l’armée rwandaise contre la tribu des Hutus et les rebelles Tutsis.
Une correspondance a été transmise à l’ambassade égyptienne à Kigali par le TPI sur les déplacements des responsables militaires rwandais au Caire dans le cadre des contrats d’achat d’armes en Egypte.
L’ambassadeur égyptien, Djamel Chahine, dans une lettre, prétendait ignorer les voyages répétés vers le Caire du colonel Gratien Kabiligi.
Un autre document secret de la commission d’enquête du parlement français sur l’implication de la France et de certains responsables égyptiens dans la vente d’armes au Rwanda, montre des opérations de transfert d’importantes sommes du Caire à la Banque de Crédit Lyonnais en France. Ladite commission interroge les responsables de la banque mais ceux-ci refusent de parler.
D’autres documents des services secrets américains, datés du 31 mars 1994, révèlent l’implication de l’Egypte dans les contrats d’armes pour l’armée rwandaise, accusé de crimes de guerre. Selon le document, après les pressions exercées sur la France, l’Allemagne et la Belgique pour le respect des décisions des Nations Unies sur l’embargo sur les armes pour le Rwanda, que ce dernier a recouru à l’Egypte et Israël.
Un seul contrat, selon le document, conclu par Hosni Moubarak avec l’armée rwandaise le 30 mars 1992 pour un montant de 6 millions de dollars.
Le contrat portait sur d’importantes quantités d’armes lourdes et légères, des munitions et des explosifs.