C’est la crise dans le secteur automobile en Algérie, et c’est le moins que l’on puisse dire dans un marché perturbé par la dérégulation et les lois à tout-va qui freinent l’importation.
Les articles analysant et faisant écho de cette situation de restriction se font légion sur les colonnes des quotidiens nationaux, et ce n’est malheureusement pas fini au grand dam des potentiels acquéreurs de véhicules neufs qui attendent impatiemment de voir le bout du tunnel avant de se rabattre sur l’occasion. Un petit tour au marché informel des voitures d’occasion de Mostaganem, situé en face du cimetière municipal de Sidi Benhaoua à proximité de la gare intercommunale des bus, suffit pour prendre le pouls et la température des prix, avant de tenter d’acheter une voiture “convenable”. Le “souk” s’ouvre vers 17h30, juste après les séances de conduite des différentes auto-écoles de la ville sur ce très vague terrain bitumé dont l’entrée est gratuite. Une aubaine pour les revendeurs et autres courtiers de l’automobile. Il faut bien sûr éviter les arnaques et autres escroqueries en tous genres sur le moteur, carrosseries et cartes d’immatriculation trafiquées pour chercher la perle rare au milieu de la foultitude de voitures mises en vente dont les années de mise en circulation vont de 2004 jusqu’aux plus récentes 2015 et 2016. Un rapide tour d’horizon des voitures exposées renseigne sur le prix de l’occasion et il faudra compter entre 120 et 145 millions de centimes pour une voiture de bonne facture.
Parfois, chose incroyable, l’occasion dépasse en valeur le prix du neuf, “le prix de la rareté” nous dira un vendeur rencontré sur les lieux. Comme partout ailleurs, la loi de l’offre et de la demande s’impose comme loi des échanges entre acheteurs et vendeurs avec en plus, la rareté des véhicules neufs dans les concessions automobiles qui fait finalement flamber les prix en ce mois de Ramadhan. Malgré la chaleur et les conditions du jeûne, les affaires ne s’arrêtent jamais. Les descentes des agents de l’ordre public dans l’ancien marché informel des voitures d’occasion sis aux HLM a fini par le faire transférer vers Benhaoua, changeant tout ce paysage au grand bonheur des habitants du quartier qui souhaitent des opérations continues. “Nous étions auparavant sur l’avenue longeant le stade du 5 Juillet, mais la police nous a chassés et on est là maintenant”, lâche un autre courtier, la quarantaine bien entamée.
