Le siège de la wilaya du côté où sont implantées les différentes administrations, la situation n’est guère reluisante, l’espace vert se meurt, il est totalement abandonné, il a grand besoin de désherbage et d’aménagement pour donner au moins une meilleure image du site.
Pour se rendre aux bureaux de la direction de la fonction publique, les visiteurs sont contraints de marcher sur la fiente de pigeons. Aux alentours de l’université Abdelhamid Ibn Badis, la situation est catastrophique, au moment ou la rentrée des étudiants approche les services de nettoiement ne daignent même pas de ramasser les importantes quantités de différents types de déchets et les dizaines de bouteilles de bière vides qui jonchent le sol du parking extérieur de l’université, d’ailleurs il n’est pas besoin d’évoquer la rentrée universitaire, le ramassage des ordures doit en principe s’effectuer régulièrement, s’ajoute à cette honteuse situation la décharge sauvage située en face de l’université, dont la fumée résultant de l’incinération à ciel ouvert et les odeurs qu’elle dégage empoisonnent la vie des habitants de la cité des 600 logements et celle des étudiants et du personnel de l’administration de cette institution.
Très bientôt elle empoisonnera les futures locataires des 50 logements qui ne sont autres que des enseignants de cette université. Une décharge sauvage que les services concernés de la commune de Mostaganem utilisent sans gêne pour le déversement des ordures ménagères, et ce, depuis la fermeture du centre d’enfouissement technique (CET) de la commune de Sour. Une fermeture précoce due à la saturation de l’unique casier de stockage des ordures, mais aussi à une mauvaise gestion et tout le mal vient de là.
Le CET de Sour, un projet avorté
En effet, le centre d’enfouissement technique de la commune de Sour qui a ouvert ses portes en 2010, sa durée de vie a été courte du fait qu’il n’a fonctionné qu’avec un seul casier qui a été saturé en septembre 2013, sans qu’aucune initiative de creusement d’un deuxième casier ne soit entreprise.
Une remarque consignée sur le procès-verbal de réunion du conseil d’administration du 5 septembre 2013, présidé par l’ex-wali de Mostaganem où il est mentionné en toutes lettres ce qui suit : «le centre d’enfouissement technique n’est plus en mesure actuellement de répondre aux missions qui lui sont dévolues. Le casier n°1 qui reçoit, entasse puis compacte les ordures ménagères des différentes communes qui y déversent, se trouve dans un état de saturation totale. La nécessité de creusement de nouveaux casiers se fait dicter depuis longtemps, mais rien n’a été entrepris dans ce sens, il y règne une atmosphère insupportable de par l’accumulation des ordures et autres déchets ainsi que les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent».
Dans un autre paragraphe de ce même document relatant la situation sur les plans administratif et financier, il est clairement indiqué que le constat général qui s’impose est que le centre est administré dans une anarchie manifeste sans aucun respect de la réglementation en vigueur.
Cela se traduit notamment par l’inexistence de conventions liant le CET et les sept communes y déversant les ordures, ce qui induit une situation de trésorerie déficitaire et des difficultés financières. La situation est telle que le centre n’est plus en mesure de payer les salaires de son personnel, est-il écrit.
Pour cette dernière remarque, concernant le personnel, une source fiable nous a révélé que le centre en question devait fonctionner avec uniquement un effectif de 25 employés, malheureusement il s’est retrouvé avec une centaine d’agents, dont certains membres de la famille de la directrice, ce dernier point est d’ailleurs porté dans le procès-verbal de réunion du conseil d’administration comme ce qui suit : «des recrutements de personnel sans utilité pour le CET, notamment deux membres de la famille de la directrice, sans respect de la réglementation en vigueur», cette même observation est portée également sur une correspondance adressée par l’ex-wali à la directrice du CET en date du 10 octobre 2012, soit une année avant la réunion du conseil d’administration qui a eu lieu le 5 septembre 2013, et ce, suite à une mission d’inspection sur la gestion financière du CET, qui a eu lieu du 29/09 au 02/10/2012, où il a été relevé l’existence de multiples carences dans les écritures de la comptabilité.
La directrice de la structure pointée du doigt
Que ce soit dans la correspondance du 10 octobre 2012 que l’ex-wali a adressée à la directrice pour lui demander de lui donner des explications à ces inacceptables pratiques ou la réglementation est loin d’être respectée ou dans le procès de réunion du conseil d’administration du 5 septembre 2013, il est reproché à la directrice les mêmes griefs qui ne s’arrêtent pas, uniquement, aux points énumérés plus haut, mais qui vont jusqu’à reprocher à la directrice d’avoir loué du matériel roulant et engins, travaux divers, sans aucun respect des procédures légales.
C’est ainsi, est-il écrit, que les montants de ces locations de matériels dépassent largement le seuil de passation obligatoire de marchés, encore plus, les procédés suivis par le CET avec ses différents fournisseurs ne reposent sur aucun fondement légal d’avis d’appel à la concurrence ou de consultations ou de demandes de devis contradictoires.
Comme il est aussi reproché à cette responsable, la passation d’un contrat d’études avec son propre époux, ce qui constitue un délit d’initié et donc une entorse aussi bien à la réglementation qu’a la morale.
Pour ce qui est de la location de matériels, notre source a tenu à préciser que cette opération se faisait le plus souvent auprès de certains fournisseurs d’Oran, le plus grave dans cette situation, est-il précisé sur le P-V du conseil d’administration, est que la directrice n’a jamais consulté ni même informé le conseil d’administration pour tout ce qui précède.
Pourtant, l’arrêté de création du conseil précise bien, en son article n° 4 qu’il est chargé du contrôle des activités, notamment financières, de l’entreprise.
La question qui se pose en ce qui concerne cette situation est la suivante : pourquoi n’a-t-on pas arrêté la mascarade juste après le constat de la commission d’inspection de 2012 et n’a-t-on pas porté plainte contre toutes anomalies?
A.Bekhaitia