Mostaganem : Etrange phénomène sur les routes de la wilaya

Des dos-d’âne hors normes et à profusion

«Initié» depuis quelques mois, le phénomène de la pose anarchique de ralentisseurs le long des axes routiers à grande circulation semble se généraliser à travers la wilaya de Mostaganem.

Près d’une trentaine de sites de ralentissement forcé a été dénombré sur la RN 11 entre la sortie de la ville de Mostaganem et la localité d’Ouled Boughalem, à l’extrémité orientale de la wilaya.

Au sein de certaines agglomérations et en rase campagne, pratiquement aucune route nationale n’y échappe. Le plus drôle est que l’idée de départ de l’entreprise est improvisée par la population riveraine des sites d’implantation.

Chaque fois qu’un accident, à plus forte raison, mortel survienne, les habitants du douar ou du pâté de maisons limitrophes se «soulèvent», occupent, bloquent momentanément la route et finissent par mettre au pied du mur l’autorité locale, à laquelle on impose la pose des ralentisseurs. C’est l’unique «solution» proposée pour réduire les accidents de la circulation routière.

Sans aucunement se soucier si le site s’y prête et sans la moindre respect quant aux normes requises en la matière, l’APC s’exécute et s’empresse d’y dresser des «monticules» bitumés, sur toute la largeur de la chaussée. L’essentiel est que les esprits s’apaisent.

Cette «solution», outre la population, qui conteste, profite particulièrement aux meutes de voleurs activant dans les parages de «souk ellil», le marché de gros des fruits et légumes.

L’automobiliste non averti et pris au dépourvu risque de désagréger son véhicule avec ces «dos-de-chameau !», ironise Hadj, le chauffeur d’un autocar assurant la navette Mostaganem – Oued R’hiou. «C’est un véritable obstacle pour les voitures à châssis bas !» enchaîne le receveur du même car. De leur côté, les services techniques et autres services concernés semblent plutôt ménagés par ces initiatives imposées à l’autorité locale.

Il est vrai que les véhicules constituent de nos jours un réel danger en raison des accidents encourus. Et il demeure également vrai que quiconque conduit une voiture reste un conducteur consciencieux et responsable.

Tout comme il est sûr que les riverains aient raison de s’inquiéter pour la sécurité de leurs enfants. Mais, de là à céder à l’anarchie, cette «expérience» de la prolifération des ralentisseurs ne peut être qu’un ultime précédent attentant aux compétences des services techniques.

M. Belarbi