Mostaganem: Des enfants exploités !

Mostaganem: Des enfants exploités !

Bureaux de poste, sorties des banques ou des pharmacies, souks des fruits et légumes, gare routière, rues à grande circulation piétonne, tous les endroits où il y a foule, et où l’action caritative est susceptible d’être titillée, sont littéralement squattés. S’il y a bien un phénomène qui s’est caractérisé par une remarquable explosion à travers la wilaya de Mostaganem, c’est, à ne point en douter, celui de la profession de la main tendue.

Ce véritable fléau bat son plein partout, là où il y a foule. Le vendredi, au niveau de toutes les mosquées, difficile d’échapper au harcèlement inévitable. Idem aux alentours des hôpitaux, des commerces d’alimentation générale et des organismes financiers. Parfois, la pratique s’exerce au porte-à-porte.

Aussi bizarre qu’incompréhensible, certains hommes accompagnés d’enfants apparemment valides et en bonne santé semblent trouver leurs bénéfices, beaucoup plus que dans toute autre activité manuelle. La corporation semble bien organisée ; chacun ayant délimité son propre territoire d’intervention.

Les Subsahariens, qui viennent chaque matin d’Oran, opèrent juste à l’entrée de la ville, à la cité Zaghloul, en allant vers celle du 5-Juillet, et ciblent les voitures s’arrêtant aux feux rouges régulant la circulation. Les Syriens, majoritairement des femmes, sont accompagnés parfois d’enfants pour susciter davantage la générosité des passants en choisissant des emplacements des dos d’âne sur le réseau routier.

Concentrant toutes sortes de fléaux, le chef-lieu de la wilaya fourmille d’individus, dont la place n’est certainement pas dans la rue : des clochards, des vagabonds, des enfants ayant quitté trop tôt les bancs de l’école, parfois les trois à la fois ! Un métier «libéral», sans impôts ni horaires fixes et particulièrement lucratif.

A. B.