Mostaganem Conférence sur le bourlingueur érudit cheikh Hocine El-Ourtilani

Mostaganem Conférence sur le bourlingueur érudit cheikh Hocine El-Ourtilani

Durant toute sa vie, il s’alimentera de tous les hommes de sciences et lettres qu’il rencontrera, et gardera un contact épistolaire riche et dense dont malheureusement peu de traces ont été trouvées comme ses nombreux manuscrits.

Le public mostaganémois a eu l’occasion, ce lundi, et malgré la torpeur ramadhanesque, de découvrir ou redécouvrir la vie de cheikh Hocine El-Ouartilani et ses œuvres lors d’une conférence donnée à la bibliothèque principale Dr Moula-Belhamissi par le Dr Mohand Ouidir Mechnan, directeur central au ministère des Affaires religieuses et notamment la Erihla (Nuzhat al-andhar fi fadhl ilm at-tarikh wal akhbar) du bourlingueur érudit comme est surnommé le fils de Béni Ourtilane. En bon professeur, le conférencier abordera son sujet, presque comme un conte, le truffant de détails et le maîtrisant de bout en bout. Il réussira à capter l’attention de l’assistance dès les premières phrases. Né en 1713 à Beni Ourtilane (wilaya de Béjaïa) un haut lieu de spiritualité durant l’époque ottomane, Hocine El-Ouartilani est un éminent intellectuel et également un maître du soufisme.



Mais cela ne l’a pas empêché de s’intéresser à d’autres disciplines telles que la philosophie, la sociologie, l’histoire et la géographie. Cela servira l’écriture de ses ouvrages qui sont essentiellement des récits de voyage considérés par ses contemporains, et de nos jours comme des références. Durant toute sa vie, il s’alimentera de tous les hommes de sciences et lettres qu’il rencontrera et gardera un contact épistolaire riche et dense dont malheureusement peu de traces ont été trouvées comme ses nombreux manuscrits. Seul le volumineux Erihla, constitué de 900 feuillets écrits de la main du maître en 1768, qui se présente comme un concentré d’histoire et de témoignages sur les vicissitudes du XVIIIe siècle a survécu. L’écriture de cet ouvrage a été entamée après 3 expéditions de 25 ans à La Mecque et au Moyen-Orient, et là, il abordera différents thèmes liés à la pensée scientifique et à la spiritualité de l’époque. Il est sans doute le précurseur du reportage écrit avec une analyse des faits et situations après avoir confronté ses idées aux oulémas de son époque.