Comme au vieux temps du Far West, la chasse à l’homme peut commencer. Les rebelles libyens ont annoncé aujourd’hui une récompense financière de 1,7 million de dollars (2 millions de dinars libyens) pour la tête de Mouammar Kadhafi, mort ou vif. Cette somme est proposée par des hommes d’affaires libyens et le Conseil national de transition (CNT) organe politique de la rébellion a indiqué soutenir cette initiative. L’Otan met la main à la pâte.
Son QG de Bab Al Aziziyah tombé mardi, le colonel demeure introuvable. Le mystère reste complet autour de la localisation de Mouammar Kadhafi qui refuse toujours de céder et appelle à la résistance.
Le dirigeant libyen a assuré, dans un message sonore, à la télévision que la prise de son QG n’était due qu’à un retrait « tactique » de sa part, dans la soirée par la chaîne de télévision locale al-Orouba.
L’hypothèse d’une fuite à l’étranger n’est toutefois pas exclue. Le Nicaragua se dit prêt à accorder l’asile à Mouammar Kadhafi si ce dernier en faisait la demande. Mouamar Kadhafi, 69 ans, au pouvoir depuis septembre 1969, est le seul dirigeant arabe sur lequel un contrat – comme dans la vieille tradition du Far West-, est lancé.

Une prime de 25 millions de dollars a été offerte en 2003 par les Américains pour la capture de Saddam Hussein,mort ou vif.
L’Otan met la main à la pâte
L’Otan contribue à la traque du colonel Kadhafi en fournissant « des renseignements et des équipements de reconnaissance », a indiqué jeudi le ministre britannique de la Défense Liam Fox, sur la chaîne privée Sky News.
« Je peux confirmer que l’Otan fournit des renseignements et des équipements de reconnaissance au Conseil national de transition pour aider à localiser le colonel Kadhafi et d’autres membres restants du régime », a indiqué Liam Fox.
Le ministère de la Défense a expliqué qu’il s’agissait de matériels militaires tels « qu’avions et matériels aériens ». Interrogé sur le fait de savoir si ces « renseignements et équipements » pouvaient englober aussi des forces spéciales tels que les commandos SAS britanniques, le porte-parole a répondu : « Nous ne pouvons faire aucun commentaire sur les forces spéciales pour le moment ».
Selon le quotidien Daily Telegraph, des membres des SAS (special air service) sont déployés sur le terrain en Libye.
Le quotidien rapporte que « pour la première fois, des sources au ministère de la Défense ont confirmé que des forces spéciales SAS ont été déployées en Libye depuis plusieurs semaines et ont joué un rôle clé dans la coordination de la bataille de Tripoli ».
Ces forces spéciales, qui sont camouflées en habits civils locaux et portent les mêmes armes que les forces d’opposition libyennes, ont reçu pour instruction de se concentrer sur la recherche du colonel Kadhafi, croit savoir le quotidien.
L’or de Kadhafi
Kadhafi utilisera les réserves d’or du pays pour « corrompre afin d’obtenir une protection et semer le chaos », a estimé Farhat Bengdara, ex-gouverneur de la Banque centrale libyenne, dans une interview au Corriere della Sera. « A Tripoli, il y a physiquement des réserves d’or pour dix milliards de dollars. Maintenant qu’il est en fuite, Kadhafi pourrait avoir pris une partie de cet or », a dit M. Bengdara.
« Il cherche certainement à payer et corrompre des tribus ou des miliciens pour obtenir une protection et semer le chaos », a ajouté le banquier qui a rejoint depuis plusieurs mois la rébellion libyenne.
« Avant, il cherchait désespérément à le vendre. Un de mes amis, non-Libyen, m’a indiqué il y a peu de temps qu’il avait été contacté par un des collaborateurs les plus proches de Kadhafi qui a proposé de lui vendre 25 tonnes d’or. Je lui ai suggéré de refuser et mon ami a rejeté immédiatement l’offre mais c’est un indice clair », a poursuivi M. Bengdara.
Avec AFP