Mort du passager du Tassili ii à alicante, deux associations réclament une enquête judiciaire

Mort du passager du Tassili ii à alicante, deux associations réclament une enquête judiciaire

Le Mouvement citoyen algérien en France (Mcaf) et le Conseil national de l’immigration (CNI) réclament l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire toute la lumière sur la mort d’un homme âgé de 36 ans dans des circonstances tragiques en tombant du bateau algérien Tassili II au port d’Alicante (Espagne) le 23 janvier.

Les deux organisations, qui se joignent à la famille de la victime, Saïd Aït Medjber, et la soutiennent pour déposer une plainte devant la justice espagnole, réclament de faire la lumière sur cette affaire afin de «connaître les causes exactes et les responsabilités dans sa mort», indiquent-elles dans un communiqué. «Le consul d’Algérie à Alicante, au lieu d’inciter la famille du défunt à réclamer cette enquête et déposer une plainte a, au contraire, essayé de l’empêcher», dénoncent le Mcaf et le CNI. Et d’ajouter que «le consul a joint au téléphone un journaliste algérien pour ensuite lui passer le père et lui dire qu’une plainte ne servira à rien, puis contre qui la faire ?».

Le père du défunt «abasourdi et plongé dans le deuil est encore bafoué», car il n’admet pas que la mort de son fils soit banalisée et que l’affaire soit «camouflée». Le bateau en question est resté à quai au port de Marseille du 14 au 18 janvier avec 900 voyageurs à bord. Il était au départ à destination de Béjaïa pour se retrouver à Oran sans l’avis de quiconque, relèvent les deux organisations.

Le motif avancé concerne le mauvais temps, ce que réfutent les deux organisations qui citent le cas du bateau français, le Daniel Casanova, qui a fait une traversée pour la même destination. «Il paraît que ce jeune homme avait demandé de quitter le bateau sans y parvenir, pendant qu’un Français y a été autorisé», notent-elles, exigeant l’indemnisation de la famille de la victime conformément à la loi. En citant des témoignages de voyageurs, les deux organisations interpellent «les autorités algériennes sur l’état du bateau Tarik Ibn Ziad»,

qui ne répond pas, selon eux, aux normes de sécurités internationales de navigation. «Nous ne parlons pas de la qualité du service et des commodités !  Sanitaires bouchés, restaurant et buvette fermés pendant une grande partie de la nuit, cabines dégueulasses, piscine sans eau !… Sans oublier le temps fou qu’on passe dans les ports en Algérie». Tout en qualifiant ce bateau de «vraie poubelle flottante» qui risque de tuer des gens, les deux associations indiquent avoir informé le ministre algérien des Transports par courrier recommandé.

Les prix d’Air Algérie «exorbitants»

Par ailleurs, le Mcaf et le CNI attirent l’attention sur «la pagaille» qui règne dans le transport aérien algérien. «On n’oublie pas la grève sauvage d’Air Algérie qui a laissé les gens sur le carreau dans tous les aéroports du monde aux yeux de tous, et ces images qui tournaient en boucle dans les chaînes d’informations ! La honte !» ont-elles dénoncé, soulevant aussi la question «des prix exorbitants des billets d’avion».

Certes, «les prix en dehors de la période estivale ont baissé, mais attention,  la même arnaque se profile pour les mois où les familles peuvent aller en vacances, juillet et août ! Les tarifs affichés par certaines compagnies sont pires que ceux de l’année dernière !», préviennent-elles

. «Devant le mutisme et le mépris des autorités et responsables algériens», les deux organisations appellent la communauté algérienne établie en France à se mobiliser. Une réunion de toutes les associations et comités de village est programmée le 23 février à Paris afin d’«évoquer les différents problèmes que rencontre notre communauté et décider des actions à mener».

K. S.