Au lendemain du transfert de la dépouille d’Albert Ebossé, la Kabylie est encore groggy, ne comprenant rien au drame qui vient de la secouer.
Dans tous les lieux, au café, dans les bureaux, les bus, dans tous les lieux publics ou privés, on ne parle que de cette mort tragique. Des questions sans réponses fusent de partout dans les discussions.
Chacun y va de son commentaire. Aujourd’hui, d’aucuns espèrent voir les plus hautes autorités du pays avoir la main lourde en sanctionnant tous les contrevenants. Dans les pays qui se respectent et où le football est véritablement roi, tout dérapage verbal est sanctionné, à l’instar des critiques envers un arbitre ou une instance quelconque. Et les exemples ne manquent. Le dernier en date est la suspension pour huit matches de l’entraîneur de l’Athlético Madrid, champion d’Espagne, super-champion d’Espagne et finaliste de la dernière Champions League d’Europe pour avoir « caressé » la nuque du 4e arbitre lors de la Supercoupe d’Espagne que son équipe avait remportée face au rival de toujours, le Real de Madrid (1-0). Une sanction que l’intéressé a acceptée sans aucun commentaire.
En France, les entraîneurs des clubs les plus prestigieux comme l’OM et le PSG, champions du monde fussent-ils, à l’image de Deschamps et de Blanc, ont été sanctionnés pour avoir critiqué l’arbitre alors qu’un président de club l’a été pour avoir critiqué la LFP. Ou encore le Brésilien Léonardo, directeur sportif du PSG, qui a écopé d’une année de suspension pour avoir fait une petite poussette sur l’arbitre, Castro, lors du match PSG-VA (1-1). Mieux, des décisions radicales allant jusqu’au déni de citoyenneté en empêchant les supporters de clubs de se rendre dans les stades de l’équipe adverse et inversement ont été prises sans que l’on crie au scandale, même si la sanction est jugée sévère. Car pour la quiétude et la sécurité des citoyens dans et en dehors des stades, on ne badine pas avec les lois. D’ailleurs, c’est cela que réclame la rue. Elle veut des sanctions sans appel et surtout sans complaisance et aucune grâce ne doit être accordée aux fauteurs de troubles et de l’ordre public. Ce n’est que comme ça que notre football retrouvera son charme du temps où on allait au stade en famille sans aucune appréhension.

Rachid Hammoutène