La responsable européenne justifie ses appréhensions par l’éventualité de circulation d’armes qui auraient été pillées en Libye par des réseaux d’El Qaïda. La crainte d’attentats terroristes gagne l’Europe.
La mort de Oussama Ben Laden tué par les Américains, l’évolution de la situation sécuritaire au Sahel et le conflit en Libye sont autant de facteurs réunis, qui augurent un éventuel regain de l’activité terroriste.
Avant-hier, la chef de délégation de l’Union européenne au Sénégal, Dominique Dellicour, a déclaré que la menace terroriste «est réelle» au Sahel. La responsable européenne justifie ses appréhensions par l’éventualité de circulation d’armes qui auraient été pillées en Libye par des réseaux d’El Qaïda. Expliquant que son estimation se base sur ce qu’elle lit et ce qu’elle voit au niveau de l’UE, qui est en train de préparer une stratégie de sécurité pour le Sahel. Cette stratégie de sécurité, explique-t-elle, s’inscrit parmi les «actions urgentes» prévues par l’Union européenne, et qui cible notamment le Niger, le Mali et la Mauritanie.
«Il y a un dialogue très actif qui est mené dans les trois pays (…) pour consolider la collaboration entre les services de renseignement de ces différents Etats, en vue de renforcer les capacités de réponse et de collaboration sur la base de l’échange d’informations à plus long terme» a-t-elle déclaré. L’oratrice a précisé, par ailleurs, que le conflit en Libye «a accru le risque d’instabilité» dans la sous- région. Une déclaration qui demeure, toutefois, contradictoire, dans la mesure où les attaques armées menées par les puissances occidentales contre ce pays, ont pour cause le pourrissement de la situation. Les répercussions de ces opérations militaires sont d’ailleurs ressenties dans toute la région.
Faut-il préciser que le chaos que connaît la Libye facilite la circulation des groupes armés, affiliés à Al Qaïda ? Ce qui constitue un véritable danger, en premier lieu pour l’Algérie, et ce, compte tenu de l’étendue des frontières qui séparent les deux pays. Pis encore, la présence de forces étrangères a toujours été exploitée par les réseaux de la nébuleuse terroriste comme argument pour appeler au Djihad. D’où la nécessité d’éviter toute ingérence étrangère et l’organisation de la lutte contre le terrorisme par les pays de la sous- région, eux-mêmes.
Tout compte fait, la situation est préoccupante à plus d’un titre. En Algérie, force est de relever que les groupes terroristes, après une relative accalmie, tentent, ces derniers jours, de marquer leur présence à travers des attentats spectaculaires, ciblant les militaires, dans différentes localités du pays. De hauts responsables de l’Etat n’ont pas écarté l’éventualité d’existence d’un lien entre les armes volées en Libye et les derniers attentats enregistrés. Il y a quelques jours, c’était la ville de Merrakech au Maroc qui a été secouée par un attentat à la bombe ayant fait plusieurs morts, dont une grande partie sont des touristes étrangers. Depuis quelques jours, la psychose a gagné les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis d’Amérique, la Grande- Bratagne, la France et l’Italie. De crainte d’attaques terroristes, ces pays ont renforcé les mesures de sécurité dans les infrastructures et places publiques. Cela, après que l’internationale terroriste d’El Qaïda a menacé de venger la mort de son chef.
Par Aomar Fekrache