Les figures de l’ancien régime de Moubarak ont été prises de panique, après l’annonce du président Morsi d’élargir ses pouvoirs par décret, soutenu samedi par le nouveau procureur général qui a appelé l’ensemble des Égyptiens à présenter d’éventuelles preuves devant mener à rouvrir les dossiers en litige.
Les Égyptiens savent bien que les initiateurs de la vague de contestations organisées récemment en Égypte, sont ceux qui étaient aux côtés de l’ex-président égyptien déchu, Hosni Moubarak, de ses deux fils, Alaa et Gamal ainsi que des ministres, responsables et artistes proche du cercle du pouvoir.
Essam Al Aryane, le porte-parole des Frères musulmans est allé jusqu’à demander la fin de ceux qui étaient derrière ces vives contestations dans le pays, en publiant sur sa page Facebook que «Ceux qui ont peur de la démocratie, et ceux qui ne sont prêts pour», ont peur qu’on leur demande des comptes. Ont peur ceux qui ont versé beaucoup de sang et ceux qui ont lynché plusieurs personnes. Ils ont peur du procureur général connu, aux yeux de tous, pour sa transparence et ses compétences.
Ceux qui ont peur de rendre des comptes de leur vol et pillage organisés des richesses du peuple, et qui ont échoué de fuir le pays et emporter avec eux ce qu’ils ont pillé, ont aussi peur de la nouvelle Constitution qui accorde des pouvoirs aux appareils de contrôle indépendants et à même de dévoiler la corruption et les corrompus qui seront traduis en justice, preuves à l’appui.
Contacté par nos soins, le journaliste égyptien, Alaa Sadek a dit que quatre secteurs ont sérieusement peur de la nouvelle Constitution, notamment « les hommes d’affaires, le secteur immobilier, le secteur d’information et celui de la justice ».
Aymen Nour: Les décision de Morsi ne sont pas divines
Dans une déclaration à Echorouk, Aymen Nour, à la tête du parti libéral El-Ghad, a estimé que sa démission émane directement de sa position vis-à-vis de la décision de Morsi de se donner davantage de prérogatives.
Selon Aymen Nour, la démarche de Morsi a sensiblement agité le pays. « Nous comptons sur notre position sans tenir compte du résultat. Auparavant, nous mettions la pression sur l’ex-président en faveur des aspirations et des attentes du peuple égyptien d’un président post-révolution, qui en revanche nous surprend par ses décisions qu’il qualifie d’indiscutables », nous a-t-il confié.
« Si une amélioration est décidée, nous rétablirons nos démarches selon les réformes à entreprendre », a-t-il ajouté.
S’agissant d’une éventuelle position de Morsi de camper sur ses décisions, le journaliste égyptien a estimé « Ses décisions ne sont pas divines, et il doit répondre favorablement au large opinion publique. Bien qu’elles soient de décisions provisoires, mais nous refusons par principe ce types de dispositions », a-t-il tenu à préciser.
Safwat Hijazi: 20 millions de révolutionnaires étaient descendus dans la rue
Dr Safwat Hijazi s’est indigné de la vague de contestation suivant la « déclaration constitutionnelle » de Morsi en estimant « Les décisions du président Morsi sont justes et soutenues massivement par le peuple égyptien », a-t-il confié.
S’agissant des vives contestations contre les décisions prises par Morsi, Dr Safwat Hijazi a dit: « Nous sommes dans une période de transition et n’avons pas une constitution. Certains juristes usent de leurs fonctions pour mettre les bâtons dans les roues du président et pleurent l’ex-président. Aujourd’hui, il appartient à ceux qui sont favorables à ces décisions d’achever la rédaction de la nouvelle constitution », a-t-il souligné.
Et d’ajouter, Dr Hijazi a estimé que « le peuple égyptien n’est pas divisé et ne la sera pas. Il est en plein conscience eu égard des centaines qui sont sorties dans la rue, contre 200 millions de personnes ayant sillonné les rues pendant la révolution populaire », a-t-il fait savoir.