La campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai prochain, qui boucle, aujourd’hui, son cinquième jour, peine vraiment à s’emballer. Ceci au vu de l’indifférence palpable du citoyen lambda à ce scrutin plus particulièrement et son aversion pour la chose politique en général.
C’est à croire que les partis et les candidats prêchent dans le désert tant les meetings et autres rencontres organisés ici et là n’attirent pas la grande foule, exception faite de certains, ceux du sérail ou qui en sont proches, qui arrivent, comme le veut la tradition, à mobiliser leurs «bases» pour les besoins de prises d’images à «balancer» aussitôt sur les réseaux sociaux. Ce qui n’est pas le cas du reste des partis qui peinent à mobiliser avec ces images de salles clairsemées ou presque vides, où seulement les candidats et quelques proches et amis s’astreignent à écouter le discours du chef.
Car pour ce qui concerne les simples citoyens qui constituent le gros des électeurs, le désintérêt est manifeste et rares sont ceux qui «s’aventurent» ou se donnent la peine à être d’un meeting électoral. D’où le recours par certains chefs de partis et de candidats à adapter la démarche inverse en allant eux-mêmes vers ces «électeurs», multipliant les sorties de proximité dans les quartiers, les cafés, voire même en pleine rue, insistant sur le volet social et leurs préoccupations sociales.
C’est que le divorce entre le petit peuple et la classe politique n’a jamais été aussi profond que ces dernières années. Ajoutez à cela le fait que ces élections interviennent en pleine politique d’austérité touchant de plein fouet pas que les couches démunies mais également celles moyennes qui voient nombre d’acquis engrangés ces dernières années fondre comme neige au soleil. Ce à quoi semblent s’atteler justement ces hommes politiques qui tentent d’y remédier, quittant leurs bureaux pour aller à sa rencontre, sans protocole aucun.
Et la monotonie est à déceler également dans les discours des uns et des autres, stéréotypés et déjà entendus, ce qui constitue un argument de plus à la bouderie, surtout que certains de ces chefs de partis jouent volontairement à la «prédiction», affirmant d’ores et déjà leur victoire et s’inscrivant même dans l’option gouvernementale.
Il est à espérer que les choses changent à l’amorce de la seconde semaine de cette campagne électorale, morne et morose dans son ensemble pour l’instant, avec ce second coup de reins que d’aucuns attendent pour la booster et la pimenter un peu plus avant la dernière ligne droite que constituera la troisième et ultime semaine de campagne.
Pour certains observateurs, la présente campagne ne diffère pas tellement des précédentes, timide durant les premiers jours avant d’atteindre son rythme de croisière au fur et à mesure que le jour J s’approche. Car il s’agit pour les partis et les autres candidats de ne pas trop se donner à fond au début, préservant leurs accus pour le sprint final.