Montée fulgurante de la contestation,Les partis et les associations OUT!

Montée fulgurante de la contestation,Les partis et les associations OUT!
montee-fulgurante-de-la-contestationles-partis-et-les-associations-out.jpg

Face à l’érosion de l’influence des partis, on assiste à l’apparition de nouvelles formes de mobilisation

La scène politique est marquée par une confrontation directe entre les citoyens et le pouvoir.

Alors que la poussée de la demande sociale est de plus en plus grande, les forces de régulation intermédiaires (partis-syndicat-associations) sont totalement inopérants, voire inexistants. A Tamanrasset, Arzew, Ghardaïa, Tindouf, Constantine comme à Tizi Ouzou, la protestation fait tache d’huile. Des formes d’expression du malaise diffèrent d’un lieu à un autre. Les autorités se retrouvent ainsi en confrontation directe avec les citoyens. Or, les troubles se généralisent, d’autres foyers apparaissent liés au malaise économique et social.

Dès lors, cette logique est qualifiée de dangereuse par les analystes politiques. L’une des principales fonctions des partis est d’assurer la participation des citoyens au champ politique dans des formes légales. Toutefois, face à l’érosion de l’influence des partis, on assiste à l’apparition de nouvelles formes de mobilisation au moment même où tout un réseau de causes convergentes se rencontrent pour relancer la crise sociale.

LG Algérie

Pas seulement, les structures traditionnelles de médiation de la société, représentées par les notables, des chefs de tribus, des arch, djemaâ et zaouïas, ont indubitablement perdu de leur influence. Illustrant cette tendance dominante, les protestataires de Ouargla exigent un dialogue direct avec le Premier ministre. La présence des élus et des notables locaux aux manifestations du Sud a été mal vue par les jeunes chômeurs. Ils étaient accusés d’être mobilisés pour casser leur action. Des députés, dépêchés pour servir de pompiers, ont été carrément chassés par les jeunes à El Oued et Ghardaïa.

Ainsi, la réalité du terrain a démontré que ni les notables, ni les chefs des confréries religieuses, ni même les parlementaires, n’ont pu peser sur les événements. Dans une situation de statu quo qui ne dit pas son nom, les pouvoirs publics s’efforcent à séparer les doléances sociales des revendications politiques. Une autre spécificité singulière algérienne découlant de la structuration du système, la mission des partis est non pas d’assurer la participation de la population dans le champ politique, mais plutôt de représenter l’État auprès de la population. Les émeutes sporadiques dans de nombreuses localités, le mécontentement général, montrent que le fossé entre l’État et la population n’a pas été comblé par les partis. Initié par la réforme constitutionnelle de 1989, l’ouverture politique n’a pas mené vers l’alternance politique promise.

Les partis ont eu le rôle d’appareils et le multipartisme a eu pour fonction de donner une façade démocratique.