La montée du salafisme violent, l’émergence de cellules terroristes aux frontières, l’escalade des trafics de drogue et d’armes sont des signes annonciateurs d’un avenir incertain aux frontières algérotunisiennes.
C’est ce qui a amené le général Mountasser Essakouchi, commandant de la Garde Nationale (Gendarmerie nationale) tunisienne à se rendre, en urgence, à Alger pour rencontrer son homologue algérien, le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale.
Une importante délégation tunisienne conduite par le directeur général et commandant de la Garde nationale tunisienne, le général Mountasser Essakouchi, se trouve depuis hier à Alger dans le cadre des discussions élargies avec son homologue algérien le général-major Ahmed Bousteila, rapporte un communiqué de la Gendarmerie nationale.
Le contexte est très délicat suite aux malheureux événements ayant secoué ces derniers temps la Tunisie, dont la Garde nationale a été contrainte de s’adresser à son homologue algérien vu l’expérience acquise durant 50 ans par la Gendarmerie nationale.
L’émergence du phénomène du terrorisme au niveau de la frontière algéro-tunisienne avec l’apparition de cellules terroristes, ajoutez à cela la montée du salafisme violent dans les milieux urbains en Tunisie et la goutte qui a fait déborder le vase, à savoir l’escalade des trafics d’armes et de drogue aux les frontières tunisiennes, notamment avec celles avec la Libye et l’Algérie, ont poussé la Garde nationale, moins expérimentée que son homologue algérienne, à se tourner vers la Gendarmerie nationale afin de trouver un soutien salutaire en matière de coopération sécuritaire.
Une coopération qui, certes, ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’elle remonte à de nombreuses années où différents programmes de partenariat et de coopération bilatérale dans plusieurs domaines d’intérêt communs ont été développés par les deux parties.
Toutefois, la Garde nationale tunisienne veut plus de coopération entre les deux corps de sécurité, car le contexte est alarmant du côté de notre voisin.
C’est dans cette optique que le général- major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, a reçu hier au siège du commandement de la Gendarmerie nationale le directeur général commandant de la Garde Nationale tunisienne, le général Mountaser Essakouhi.
Cette visite est qualifiée de très importante dans la mesure où elle va contribuer à des coopérations plus que nécessaires entre les deux parties, afin de faire face, ensemble, aux menaces qui guettent les frontières, la sécurité et la stabilité des deux pays.
Le communiqué de la Gendarmerie nationale rapporte que cette visite s’inscrit dans le cadre d’échange d’expérience en matière de sécurité publique et de lutte contre la criminalité organisée, comme elle vise à consolider et promouvoir les relations bilatérales entre les deux institutions dans le domaine de la formation et l’échange d’expériences professionnelles.
Par ailleurs, des contacts ont eu lieu hier entre les deux parties en présence de hauts cadres de la Gendarmerie nationale algérienne, ce qui s’est traduit par l’échange d’importants renseignements entre les deux corps de sécurité.
Alger, comme Tunis, traverse une période assez difficile surtout lorsqu’il s’agit de la sécurité des frontières, là où l’activité des groupuscules terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) est de plus en plus signalée.
Cette situation peut tourner mal pour les deux pays, d’autant plus que l’expérience de la Garde Nationale tunisienne dans ce domaine est nettement moins importante que celle de la Gendarmerie nationale, d’où la nécessité d’une «intervention» algérienne en matière de renseignements et moyens pour lutter contre le terrorisme sur cette vaste partie des frontières.
Rappelons qu’en 2010, des patrouilles mixtes ont été mobilisées entre les deux corps de la Gendarmerie algérienne et tunisienne le long du tracé frontalier et ce, dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes qui étaient en activité durant cette période, mais également contre les réseaux de la contrebande et trafiquants d’armes et de drogue, d’où des résultats positifs réalisés lors de cette coopération sécuritaire.
Sofiane Abi