Montée de violence à l’égard des migrants

Montée de violence à l’égard des migrants

Une campagne virulente en direction des migrants a été observée durant le ramadan sur les réseaux sociaux. La tension s’exacerbe sur internet, où des algériens, toutes catégories confondues, se sont pris avec violence à la population des migrants. Dans leur ligne de mire, les subsahariens, qui les traitent d’africains (au sens péjoratif) oubliant ainsi que l’Algérie est avant tout un pays africain.  Par surcroît, selon des chercheurs, le mot Afrique provient de la tribu des Banou Ifren (tribu Amazigh), dont l’ancêtre est Ifren, appelée aussi Iforen, Ifuraces ou Afer (terme signifiant également « grotte » ou « caverne » en langue berbère selon Ibn Khaldoun).

« L’Algérie a toujours été une terre d’asile »

L’Etat algérien est apparemment conscient de la gravité de la situation, puisque le Premier-Ministre, Abdelmadjid Tebboune a récemment promis de recenser les migrants pour pouvoir les assister et scolariser les enfants.

« Il  y a des parties qui veulent ternir l’image de l’Algérie et lui coller l’étiquette de pays raciste », a soutenu Tebboune. Tout en ajoutant : « L’Afrique et le Monde arabe sont le prolongement naturel de l’Algérie et l’espace dans lequel elle évolue et se développe ».

Une opinion partagée par la présidente du Conseil du Croissant rouge Algérien (CRA), Saïda Benhabyles. À son dernier passage à la radio chaine III, elle a incombé le drame humanitaire observé aux « grandes puissances mondiales ».  La responsable du CRA a par ailleurs indiqué que « l’Algérie a toujours été une terre d’asile. Ça ne date pas d’aujourd’hui. (…) Il suffit de rappeler l’accueil réservé au subsahariens à chaque fois qu’il y a eu une sècheresse, une famine. Avec ce drame humanitaire, l’Algérie est devenue une terre d’asile. C’était un pays de transit ».

« Du racisme dangereux »

D’un point de vue sociologique, Zoubir Arous, sociologue et chercheur associé au Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement, « le croissant rouge doit passer à l’acte pour mettre fin à la violence à l’égard des réfugiés. Il ne faut plus dénoncer mais plutôt agir », a-t-il déclaré à la Rédaction Numérique de Liberté.

Zoubir  Arous a par ailleurs qualifié le comportement de certains internautes de « racisme »,  « Une grande partie de la société a manifesté une sorte de racisme dangereux », a-t-il soutenu en citant l’exemple de la vidéo circulant sur les réseaux sociaux, appelant à déporter les « africains ».