Si les synagogues sont bien gardées, pour les mosquées il n’y a que trois flics…
Les musulmans de France luttent contre le terrorisme et l’islamophobie au même titre.
Le sentiment anti-musulman s’amplifie en France et la hausse des indicateurs de racisme semble être en progression depuis l’attaque terroriste contre le magazine satirique Charlie Hebdo. Cette montée de l’islamophobie, fait peur. Depuis cette maudite attaque terroriste qui a frappé le coeur de Paris, la propagande anti-islam sévit. Chaque musulman est assimilé à un terroriste.
Les conséquences sont regrettables. Une véritable vague de haine et de vengeance s’est placée dernièrement, surtout que plusieurs sont ceux qui conçoivent que les musulmans représentent une menace majeure pour leur sécurité.
En effet, les lieux du culte musulman n’ont pas été respectés, dont certaines mosquées ont été l’objet d’actes de violence. Des musulmans ont été menacés, insultés et montrés du doigt. Devant cette confusion, l’Observatoire contre l’islamophobie a appelé au renforcement de la surveillance des mosquées, afin d’éviter le pire. «Les 5000 policiers et 10.000 militaires annoncés pour protéger les écoles juives et synagogues du pays, surveilleront les lieux de culte musulmans», a soutenu le président de l’Observatoire contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri.
«Plus d’une cinquantaine d’actes antimusulmans ont été recensés en France depuis l’attentat jihadiste contre Charlie Hebdo mercredi», selon le même président. En outre, il a cité, chiffres à l’appui, que «54 actes antimusulmans ont été comptabilisés depuis mercredi, dont 21 actions (tirs de pistolet à grenaille, explosion dans un kebab jouxtant une mosquée…) et 33 menaces (insultes notamment)». Dans le même sens, le président de l’Observatoire a regretté que de tels chiffres aient été enregistrés seulement en quelques jours. «Je suis scandalisé par cette montée de l’islamophobie alors que nous avons marché dans le calme et la sérénité, tous côte à côte, dans la diversité des manifestants, et que nous avons clairement condamné le terrorisme».
De fait, les dernières données disponibles faisaient état d’un total de 110 actes (actions et menaces) pour les neuf premiers mois de 2014, en baisse par rapport à la même période de 2013 (158). «Il faut renforcer la surveillance des lieux de culte musulman, des sites Internet et des réseaux sociaux, contre la haine et la vengeance qui persiste actuellement», ajoute-t-il en regrettant que «même la Grande mosquée de Paris (GMP), symbole de l’islam en France, ne fait pas l’objet d’une garde particulière», a-t-il déploré. D’un autre coté, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé lundi dernier la nomination d’un préfet pour coordonner la sécurité des sites confessionnels. «Il sera bien sûr également chargé de surveiller les mosquées», a rapporté l’AFP. De son côté, le Premier ministre, Manuel Valls, a déclaré que «Il y a eu ces derniers jours et ce n’est pas nouveau, des lieux de culte, des mosquées, qui ont subi des dégradations, même des tirs de balles. Et nous nous préoccupons de cela, et le ministre de l’Intérieur l’a déjà assuré, nous faisons en sorte de protéger également ces lieux de culte.»
L’Hexagone compte aujourd’hui entre 3,5 et 5 millions de musulmans. Depuis cette crise, une psychose s’est installée. Les hommes politiques sont appelés à dénoncer, à ne plus se taire et s’exprimer sur la question de l’islamophobie et de dénoncer cette haine de l’Autre qui porte atteinte au «vivre-ensemble!» Sur le réseau social Facebook, une déclaration de l’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala a fait du bruit. Il a même été placé en garde à vue hier à Paris. Le parquet avait ouvert une enquête pour «apologie du terrorisme» à la suite de sa publication dans laquelle il disait ce «Charlie Coulibaly». Dans le même ordre d’idées, plusieurs cas de perturbations lors de la minute de silence consacrée aux victimes de Charlie Hebdo, ont été observées dans les écoles en France.
«Les rectorats ont signalé environ 70 cas de perturbations sur le territoire français alors qu’il y a 64.000 établissements scolaires», selon la ministre de l’Education française. Afin de stopper l’islamophobie qui vise la peur et encourage la violence, des milliers de personnes sont sorties mardi soir au coeur de Berlin, à l’initiative d’organisations musulmanes allemandes et en présence de la chancelière Angela Merkel.
Cette action a été menée pour condamner l’islamophobie après les attentats djihadistes en France. Une autre marche est attendue au début de la semaine prochaine en France pour prohiber les préjugés et la discrimination. Rappelons dans ce sens la déclaration du président français François Hollande qui a appelé à l’union des Français. «Ne pas nous diviser, cela veut dire que nous ne devons faire aucun amalgame, refuser aucune facilité, écarter toute surenchère», ajoutant «ceux qui ont commis ces actes, ces terroristes, ces illuminés, ces fanatiques, n’ont rien à voir avec la religion musulmane».
