Montage automobile: La «révolution» de Baic Industrie

Montage automobile: La «révolution» de Baic Industrie

La première usine d’assemblage de véhicules particuliers chinois a été inaugurée vendredi dernier dans la région de Batna par le ministre de l’Industrie. Un projet détenu à 90% par la société algérienne Sariak et 10% par le partenaire chinois. Un investissement atypique, aux dimensions contenues, mais s’engageant dès son lancement dans une démarche osée et un tant soit peu risquée. Et pour cause, Baic Industrie Internationale Algérie a décidé d’opter directement pour «le montage en CKD», contrairement à tous les autres investissements réalisés jusque-là dans le domaine.

Le véhicule arrive dans un état de carrosserie entièrement nue, sans la moindre petite pièce. Et c’est une équipe, composée de 180 techniciens ne maîtrisant pas encore le processus complexe du montage, qui se chargera au fur et à mesure des étapes, de l’accomplissement de plusieurs centaines d’opérations d’assemblage de pas moins de 3 700 pièces et composants divers. S’il est vrai que 11 ingénieurs et formateurs ont été dépêchés par le constructeur pour former et assister le jeune personnel local, il n’en demeure pas moins que le CKD nécessiterait une longue période d’apprentissage et de perfectionnement pour parvenir à un niveau acceptable de maîtrise et de respect des normes de qualité. Autant dire que Baic Algérie s’apprête à opérer une «révolution» face aux «gonfleurs de pneus».

Un taux d’intégration départ de 26%

Le propriétaire de l’usine, Noureddine Sariak, demeure pour sa part confiant dans son choix et même convaincu que la qualité des véhicules qui sortiront de l’unique chaîne de production sera indiscutable puisque supervisée par les techniciens chinois. Il affirmera que dès le début de l’activité de l’usine, le taux d’intégration atteindra les 26%, avec l’apport de 4 sous-traitants locaux dans le domaine des pneumatiques, des faisceaux, des câblages et des batteries. A cela s’ajoute, «la fierté» de Sariak, à savoir le code d’identification du constructeur attribué par un organisme international basé aux Etats-Unis et qui permet à Baic Algérie de graver son propre numéro de châssis sur les véhicules montés à Batna. Ce taux d’intégration passerait rapidement, selon toujours le patron du projet, à 40% après le développement d’une activité de sous-traitance dans le périmètre de l’usine, en partenariat avec le constructeur. La production de Baic Algérie sera effective à partir de janvier 2019, avec un volume de 150 véhicules/jour et son personnel atteindra, dès le mois de mars prochain, les 1 000 employés tous corps confondus. La gamme montée localement se déclinera en 5 modèles différents, la X25 en boîtes de  vitesse manuelle et automatique, la X35, le BJ40, la citadine D20 ainsi qu’un pick-up inspiré clairement du Dodge Ram. A l’exception de ce dernier qui sera propulsé par un bloc diesel, le reste des modèles sera animé par un moteur essence. La D20 se distingue pour le moment par le plus bas prix des véhicules Made in Bladi, soit 1 250 000 DA en TTC et qui pourrait être ramené à moins de 1 000 000 DA au cas où l’investissement en question bénéficierait des exonérations des taxes et droits de douane et autres avantages fiscaux et parafiscaux accordés par le CNI.

Priorité aux exportations

On relèvera que ce projet est d’ores et déjà accompagné d’un accord d’exclusivité du constructeur pour l’exportation de la production algérienne vers les pays de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Des contrats ont même été signés avec des partenaires en Egypte, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Soudan, Tunisie, Maroc et Mauritanie. La gamme Baic Algérie est annoncée avec des prix variés ; la petite D20 affichée à 1 250 000 DA pour une dotation assez riche en équipements de confort et de sécurité, la X25 ess 1.5l de 114 ch à 1 750 000 DA boîte manuelle et 1 900 000 DA boîte automatique, la X25 Elite BVA à 1 999 900 DA, la X35 ess 1.5l 114 ch en finition Confort à 2 390 000 DA, le BJ40 ess 2.0l 190 ch à 4 800 000 DA en BVM et 5 400 000 DA en BVA et le pick-up avec moteur diesel turbo de 2.5l de cylindrée et 175 ch de puissance à 3 400 000 DA en version 4×2 et 3 600 000 DA en version 4×4.

L’ensemble de ces véhicules bénéficie d’une garantie de 5 ans ou 100 000 km.

B. Bellil