Monsieur le ministre, ouvrez plutôt le ciel Algérien à la concurrence !

Monsieur le ministre, ouvrez plutôt le ciel Algérien à la concurrence !
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Le ministre des transports, Amar Ghoul a annoncé que les prix des billets d’avion subiront une réduction durant la période qui s’étale du mois de juin au mois septembre.

En soi c’est une bonne décision car c’est la première fois depuis l’indépendance du pays que l’Etat Algérien, qui est le propriétaire de la compagnie aérienne Air Algérie, consent à faire des ristournes aux voyageurs algériens sur des billets considérés comme les plus chers au monde.

Cela est-il pour autant suffisant ? oui et non. Oui parce que ça permet aux millions de nos compatriotes qui vont se déplacer durant les grandes vacances d’été de le faire sans grever le budget consacré aux dépenses de transport.

Un racket en règle

Non, parce que cette décision, qui est d’ailleurs à saluer, ne résout pas dans le temps et la durée la problématique des billets d’avion onéreux. En effet, la compagnie Air Algérie, profite de sa position monopolistique pour pratiquer de la manière la plus éhontée, des prix prohibitifs, exagérés, excessifs et les qualificatifs ne manquent pas pour dénoncer cette situation absurde qui allourdit le budget des algériens pour voyager.

En laissant faire, en pratiquant la politique de l’autruche, les pouvoirs publics, ont une grande responsabilité dans cette situation qui profite à Air Algérie qui s’adonne de la manière la plus légale à un racket en règle de ses clients.

Tous des pistonnés

Air Algérie qui est un mastodonte … aux pieds d’argile, fait travailler en son sein plus de 10.000 personnes ce qui est en soi une aberration économique. Un personnel pléthorique et improductif, des agents recrutés par piston, particulièrement ceux qui officient dans les agences de la compagnie à l’étranger.

Sans risque de nous tromper on peut facilement avancer que 90 % du personnel travaillant dans les agences en France, GB, Belgique…et dans la plus part des pays, sont tous des pistonnés. Fils et filles, cousins et cousines, beaux frères et belles soeurs de X et Y et vogue la galère.

La flotte, quant à elle, est vieillissante, malgré les apports cosmétiques, un nouvel avion par ci, deux autres avions par là, alors que la plus part des compagnies aériennes internationales passent des commandes en centaines d’unités pour des pays 10 fois moins grands que l’Algérie.

Cette situation a pour effet de voir les mêmes avions, puisque leur nombre n’est pas suffisant, faire des allers et retours en flux tendu, et souvent, dès qu’un avion est prêt à décoller à l’heure précise, il se voit obliger d’attendre une demi-heure voire une heure qu’un responsable, wali, ministre, général… daigne arriver, et rentrer dans la cabine sans dire bonjour, sans s’excuser, s’installer, comme si cette chose est sa propriété. Ces situations intolérables, ajoutées aux incidents techniques très fréquents, bien que jamais portés à la connaissance du public, provoquent des retards insupportables.

Heureusement que les pilotes sont excellents, régulièrement, il rattrapent un quart d’heure de retard sur un vol, atterrissant en finale directe et très court, comme s’ils pilotaient un avion léger.

Une compagnie à bout de souffle

La compagnie, trés sollicitée du reste, n’a plus de souffle. Elle est arrivée au bout de son long parcours. Le management et l’organisation de la compagnie sont obsolètes, elle n’a pas les compétences ni la stratégie ni les planificateurs ni les hommes de procédures pour s’adapter aux nouvelles exigences du transport aérien mondial.

Il ne s’agit pas de la jeter à la mer, que non ! il faut d’autres solutions pour ces millions de voyageurs que nous sommes, et la solution c’est ouvrir le ciel algérien à la concurrence. Laisser la concurrence jouer en faveur des bourses des voyageurs algériens. Air Algérie sera obligée de s’adapter ou de mourir et les pouvoirs publics ne seront pas obligés de faire l’aumône aux algériens en consentant des petits rabais sur des prix de billets excessifs.

Les Algériens veulent que leur pays devienne un pays normal et non une exception, parce que l’exception est devenue la règle.