Le Fonds monétaire international (FMI) examinera, lors de sa revue quinquennale de son panier de devises prévue fin 2015, l’intégration de la monnaie chinoise dans la composition du panier du Droit de tirage spécial (DTS).
Dans un rapport publié à l’issue d’une réunion de réflexion préliminaire sur le réexamen du DTS, le FMI a affirmé que son conseil d’administration procédera vers la fin de l’année à l’examen formel de la composition et de la valorisation du panier de ses devises de référence.
«Le yuan chinois est actuellement la seule devise non incluse dans le panier du DTS qui répond au critère relatif aux exportations.
Le but principal sera donc de déterminer si cette monnaie satisfait aussi le critère de monnaie librement utilisable pour pouvoir entrer dans la composition du panier», a indiqué le directeur du Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI, Siddharth Tiwari.
Outre cette question, le réexamen portera également sur la méthodologie qui sert à déterminer la pondération des monnaies composant le panier et sur les instruments qui servent à déterminer le taux d’intérêt du DTS, a-t-il souligné.
Créés en 1969, les DTS visent à compléter les réserves officielles des pays membres du FMI.
Leur composition est actuellement basée sur un panier de quatre monnaies: dollar us, euro, livre sterling et yen. Tous les cinq ans, le FMI révise le statut des monnaies dans le cadre de ses DTS et ouvre une fenêtre pour l’introduction d’autres monnaies.
S’agissant des critères d’inclusion d’une monnaie dans la composition du DTS, M. Tiwari a expliqué que d’après les critères actualisés en 2000, le panier du DTS se compose des quatre monnaies émises par les pays membres ou unions monétaires dont les exportations de biens et de services avaient la plus grande valeur au cours d’une période de cinq ans et qui ont été jugées «librement utilisables» par le FMI.
Aux termes des Statuts, une monnaie «librement utilisable» est largement utilisée pour le règlement de transactions internationales et couramment échangée sur les principaux marchés des changes.
Le critère relatif aux exportations vise, selon lui, à garantir que les devises qui composent le panier sont celles de pays membres ou unions monétaires qui jouent un rôle central dans l’économie mondiale.
Le concept de libre utilisation de la monnaie renvoie aux emplois et aux échanges effectifs qui en sont faits sur les marchés internationaux, indépendamment du fait que la monnaie flotte librement ou soit pleinement convertible.
En d’autres termes, une monnaie peut être largement utilisée et couramment échangée même si elle fait l’objet de certaines restrictions de compte de capital.
Concernant la proposition, formulée par les services du FMI, de la prorogation jusqu’au 30 septembre 2016 du panier du DTS actuel qui vient à expiration à la fin de l’année, le responsable a noté qu’elle vient en réponse aux observations formulées par les utilisateurs de DTS, qui jugent souhaitable que l’on évite de modifier le panier à la fin de l’année civile, ce qui faciliterait le bon déroulement des opérations libellées en DTS.
«Une prorogation de neuf mois permettrait aux utilisateurs de se préparer à l’éventuelle modification du panier, si le Conseil d’administration décidait d’y ajouter le yuan.
La prorogation proposée, sur laquelle le Conseil d’administration se prononcera dans le courant de ce mois, ne préjugerait en aucune façon du calendrier d’achèvement ni de l’issue du réexamen», ajoute-t-il.
Estimant que le réexamen est bien avancé, il a souligné qu’il reste à approfondir les travaux dans plusieurs domaines, en liaison étroite avec les autorités chinoises et les autres pays membres, pour contribuer à éclairer la décision du FMI.
A propos de la majorité requise pour inclure une devise dans le DTS, M. Tiwari a expliqué qu’en règle générale, les modifications de la méthode d’évaluation du panier du DTS nécessitent une majorité de 70%, et certaines modifications touchant au principe de la valorisation du DTS nécessitent une majorité de 85% du total des voix attribuées.
Toutefois, historiquement, les décisions modifiant la méthode de valorisation ont été prises à une majorité de 70%.