Le secrétaire d’Etat auprès du premier ministre chargé de la communication, M. Azzedine Mihoubi a indiqué mercredi que l’Entreprise nationale de télévision avait acheté les droits de retransmission de 22 matchs de la coupe du monde de football prévue en Afrique du Sud (11 juin-11 juillet).
Intervenant lors de l’émission « Tahaoulat » (mutations) de la chaîne I de la radio nationale, M. Mihoubi a souligné que « la télévision nationale doit choisir les matchs qui lui conviennent » souhaitant que les contacts restent maintenus avec la partie concernée en vue de hisser le nombre de matchs à plus de 22″.
« Le téléspectateur algérien suivra son équipe nationale sur la chaîne nationale », a-t-il ajouté.
S’agissant du lancement d’une chaîne thématique sportive, le premier responsable du secteur de la communication a affirmé qu’ »en tant que tutelle nous avons aidé la télévision par la création de 3 studios et en assurant un large espace pour le lancement de cette chaîne ».
« Nous aurions aimé que le processus soit accéléré mais il semble que l’ENTV n’est pas encore parvenue à réunir toutes les conditions nécessaires pour son lancement », a-t-il dit.
A une question sur l’ouverture du champ audio-visuel, l’invité de la radio nationale a souligné que chaque pays avait ses spécificités et sa vision sur le sujet rappelant par ailleurs les efforts consentis par l’Etat dans la mise en place d’un système d’information local et de proximité à travers un réseau de radios locales.
Revenant sur le pluralisme médiatique en Algérie depuis la promulgation du code de l’information en 1990, M. Mihoubi a indiqué que cette étape faisait suite à d’autres étapes ayant marqué l’évolution du processus médiatique en Algérie.
Pour ce qui est de la dernière étape celle qui a consacré le pluralisme médiatique, M. Mihoubi a relevé l’existence de 80 quotidiens, 59 hebdomadaires, 9 bimensuels dont un en tamazight tandis que le nombre des publications mensuelles s’élève à 50 outre 95 bulletins édités par différentes institutions.
Par ailleurs, le secrétaire d’Etat qui a avancé des chiffres sur l’opération de tirage a précisé que 3 millions d’exemplaires (de quotidiens) ont été tirés chaque jour jusqu’à la fin du mois.
Lors de la participation de l’équipe nationale de football aux éliminatoires de la coupe du monde, une hausse notable a été enregistrée en matière de tirage avec près de 5 millions d’exemplaires, a-t-il rappelé. M. Mihoubi a souligné par la même que son secteur avait pris toutes les mesures et dispositions pour assurer la parution de tous les titres de la presse lors de cet évènement sportif y compris en constituant un stock de papier.
Evoquant le code de l’Information, M. Mihoubi a souligné l’ouverture de canaux de discussions avec plusieurs médias en vue de trouver la formule idoine pour l’établissement d’un dialogue autour des questions liées à cette profession.
« Nous avons entamé le travail avec des groupes d’experts en matière d’information et de communication pour la mise en place d’une plate-forme concernant les différents espaces liés au secteur de l’information et de la communication tels que le code de l’Information, la publicité, les sondages et l’audiovisuel », a-t-il ajouté à ce propos.
Concernant la carte de journaliste, M. Mihoubi a indiqué qu’elle dépendait du prochain code de l’Information qui déterminera la partie qui aura la charge de la délivrer, soulignant que c’est un document « très important », en ce sens qu’il déterminera qui est le véritable journaliste.
Il a en outre souligné l’importance de la formation du journaliste aux plans professionnel et juridique afin qu’il soit au fait des lois régissant la fonction de journaliste mettant en exergue, à cet effet, la nécessité d’accorder à la formation une place prioritaire à travers l’organisation régulière de sessions de formation.
M. Mihoubi a précisé dans ce contexte que plus de 95 % des affaires de diffamation touchant les titres de la presse sont dues aux publications de correspondants « qui ont grand besoin de formation dans le domaine juridique ».
Le même responsable a souligné la nécessité d’un organisme qui prenne en charge la déontologie de la fonction de journalisme affirmant que sa création est désormais « un impératif eu égard aux dépassements inconcevables qui existent ».
Le succés du journaliste dans son travail dépend d’une équation tridimensionnelle (fonction-liberté-déontologie), a-t-il ajouté.
S’agissant de la revalorisation des salaires des journalistes, M. Mihoubi a indiqué que cette catégorie « avait besoin d’une véritable prise en charge », relevant, au niveau de la presse écrite (publique ou privée), des disparités dans les salaires des journalistes selon la situation financière de chaque entreprise.
Pour ce qui est du travail à la pige au niveau de certains organes de presse, M. Mihoubi a indiqué que cette formule était « légale », précisant qu’à travers cette formule la radio nationale avait « aidé certaines catégories dans des domaines particuliers mais certains l’ont exploitée pour faire de la surenchère ».
La radio nationale devrait « traiter tous les cas de manière purement juridique en tenant compte de ses besoins », affirmant à cet effet que la meilleure solution était de renoncer à cette formule à l’avenir et de maintenir les professionnels permanents.
Auparavant, M . Mihoubi s’était incliné à la mémoire des journalistes Baya Gasmi et Mohamed Issami décédés récemment, rendant hommage « à leur apport efficient durant les vingt dernières années à travers une pratique responsable de leurs profession ».