Le Koweït et la Jordanie font avec leur opposition islamiste. L’émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a dissous, hier, le Parlement, en place depuis 2009. L’opposition de ce riche Etat pétrolier estimait que, suite à la dissolution du Parlement, élu en février dernier, la Cour constitutionnelle n’avait pas à rétablir ce Parlement déjà dissous en décembre 2011. Elle a appelé à organiser de nouvelles élections, les deuxièmes de l’année et les cinquièmes en six ans.
C’est dire l’intensité du bras de fer entre l’Emir et l’opposition, dominée par des islamistes qui protestent contre le Premier ministre, cheikh Nasser Mohammed al-Ahmad Al-Sabah, le poussant à donner sa démission. Bloqué par l’Assemblée réinstallée, il y a plus de trois mois, le nouveau gouvernement avait recommandé à l’éEmir, mercredi dernier, de la dissoudre. La raison ? Il n’a pas réussi à se réunir, faute de quorum. Les prochaines élections mettront-elles fin à ce bras de fer ? En Jordanie, c’est le même scénario, ou presque. Le roi Abdallah II, qui n’a pas réussi à convaincre l’opposition islamiste de participer aux prochaines élections anticipées, attendues suite à la dissolution, jeudi dernier, du Parlement, a annoncé, hier, la création d’une Cour constitutionnelle et désigné ses neuf membres.
Selon lui, cette institution « offrira une garantie importante pour la séparation des pouvoirs et pour le respect des droits et des libertés des citoyens ». L’opposition, qui a réclamé cette juridiction, n’est pas satisfaite. Elle demande la révision du système électoral qui privilégie, selon elle, les régions rurales, considérées comme loyales au gouvernement. Elle réclame aussi un système parlementaire dans lequel le Premier ministre serait élu et non plus nommé par le roi. Dans le sillage du printemps arabe, réussira-t-elle à obtenir ce qu’elle revendique ? Aux Emirats arabes unis, on annonce le démantèlement de cellules liées aux Frères musulmans. Ces derniers sont accusés de vouloir renverser le pouvoir par la force, et instaurer un régime islamiste.
Samira B.