Le Prince Albert de Monaco a appelé la France à s’engager clairement dans la préservation du thon rouge en se prononçant en faveur de l’interdiction de son commerce international, dans un entretien au journal Le Parisien publié aujourd’hui. « Je souhaite que la France s’engage à préserver le thon rouge.
Tout le monde en Europe attend de savoir ce que vous allez décider », ajoute le prince. « Je sais bien que l’industrie de la pêche fait pression sur les politiques, mais j’appelle la France et les autres pays à faire preuve de vision à long terme ».
La principauté de Monaco a proposé à la Convention de l’ONU sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (Cites) une inscription du thon rouge à l’annexe I, synonyme d’interdiction de sa commercialisation internationale.
Cette proposition sera examinée lors de la prochaine réunion de la Cites, en mars à Doha. Très attendue et annoncée comme imminente depuis début janvier, la position de la France, qui pourrait avoir un impact décisif sur celle de l’UE, fait l’objet d’intenses tractations gouvernementales.
« Il y a urgence. La taille moyenne de thons rouges pêchés en Méditerranée a diminué de moitié en dix ans.
C’est la preuve qu’ils n’arrivent même plus à maturité », souligne le prince Albert. « Le seul moyen de reconstituer les stocks est de laisser tranquille l’espèce pendant deux ou trois ans ».
Interrogé sur les mesures prises à Monaco sur ce dossier, le prince souligne qu’il a appelé les restaurateurs, traiteurs et « certaines grandes surfaces » à ne plus proposer de thon rouge à le vente.
« Nous sommes donc le seul pays au monde où on ne trouve pratiquement plus de thon rouge dans le commerce », affirme-t-il, jugeant qu’il s’agit d’une « action symbolique assez forte ».