Le MSP a célébré aujourd’hui l’anniversaire de Cheikh Nahnah, le fondateur du parti. Pour cette occasion, le parti désormais dirigé par Abderazak Mokri, adversaire de la ligne participationniste, a mis les petits plats dans les grands. Et cela en invitant des grandes figures de l’islamisme algérien mais aussi des étrangers et pas des moindres.
En plus des chefs des trois partis de l’Alliance Algérie Verte (AAV), étaient présents Abdelmadjid Menasra et Amar Ghoul, deux dissidents du parti qui ont préféré lancer leur propres formations politiques, après d’insurmontables divergences avec Aboudjara Soltani. Ne figurait pas au premier rang des invités que Djaballah qui, a t-on assuré, dans l’entourage des organisateurs « avait un empêchement personnel ».
Rached El Ghanouchi invité vedette
Parmi les étrangers, Rached El Ghanouchi, le chef du parti tunisien Nahda, en invité vedette, était accompagné par le conseiller du président Bouteflika Sid Ali Boughazi. A ses cotés le pakistanais Abderachid El-Tourabid, le koweitien Nour Sanaâ, secrétaire adjoint du congrès islamique mondial, Oussama Hamdane du Hamas palestinien, Cheikh El-Djabri du Liban, le représentant du parti turc des frères musulmans et un invité du Soudan.
Les prises de parole des intervenants à la tribune ont, à bien des égards, rappelé la période du FIS à travers une rhétorique où la « Dawla Islamia », la Chariaâ, sont revendiquées haut et fort. Abdelmadjid Menasra, tout en félicitant les nouveaux responsables du MSP estime que la fédération des forces islamistes « est un chemin très long ». Amar Ghoul, qui a accepté de venir à cette rencontre en hommage à Cheikh Nahnah dont il revendique une partie de l’héritage s’est montré moins emballé par les slogans islamistes affirmant que son parti est nationaliste et ouvert à tous ceux qui veulent servir l’Algérie quelques soient leurs obédiences.
Mais en réalité la vedette de ce rassemblement, c’est incontestablement le tout nouveau chef du MSP, intronisé en leader qui veut rassembler la mouvance islamiste algérienne. Son but, non déclaré pour le moment : être son candidat à la présidentielle de 2014. D’ailleurs il a lancé des messages dans ce sens tant au président de la république et aux « décideurs », les invitant à «œuvrer de sorte à faire de la prochaine présidentielle une occasion à ne pas rater pour permettre au pays une sortie de crise ; pour sauver l’Algérie. Arrêtez les fabrications du laboratoire !» Pour Mokri, désormais « le rêve est possible ».