Moins de vols Damas-Alger pour endiguer le flux des migrants syriens

Moins de vols Damas-Alger pour endiguer le flux des migrants syriens

Air Algérie les diminue de trois à deux par semaine

Air Algérie participe de fait à l’effort algérien pour endiguer le flux très important de migrants syriens en Algérie, fuyant les difficultés de la guerre. Désormais, ce sera deux et non plus trois vols par semaine qui relieront Damas à Alger.



La décision a été prise pour atténuer le flux de migrants syriens vers l’Algérie, confrontée à de nouveaux problèmes générés par l’errance des ressortissants syriens dans les rues de la capitale et des grandes métropoles de l’est. Souvent, ces réfugiés transposent leurs problèmes ethniques, identitaires ou politiques sur leur terre d’accueil, faisant générer de nouvelles formes de tensions sur leur passage.

Cette décision algérienne intervient au moment ou Valérie Amos, la secrétaire générale adjointe chargée des affaires humanitaires de l’ONU, s’est rendue en Syrie, justement pour débattre avec les officiels syriens des problèmes que posent les réfugiés. Selon elle, la situation humanitaire là-bas ne fait qu’empirer depuis ces cinq derniers mois.

Amos est arrivée à Damas le 14 août pour une visite de trois jours. Elle s’est entretenue avec le Premier ministre syrien et d’autres officiels. Lors d’une conférence de presse, Amos a annoncé que la situation sécuritaire et humanitaire en Syrie s’est nettement détériorée depuis sa dernière visite en mars. Et pour ce fait, elle a exprimé le souhait d’arrêter les violences afin de rétablir la paix dans le pays.

L’Algérie n’est pas à proprement parler une destination privilégiée des réfugiés syriens, la Jordanie, le Liban ou la Turquie demeurent largement en tête des terres d’accueil, mais quand même avec près de 15 000 hommes, femmes et enfants qui sont arrivés depuis le début de l’été, la situation commence à devenir préoccupante, d’autant plus que des centaines de Syriens préfèrent errer dans les rues, faire du business, contracter de nouvelles alliances, au lieu de se confiner dans les centres d’accueil qui leur ont été réservés. L’Algérie est de ce fait contrainte de venir en aide aux migrants syriens, qui bénéficient au plan du droit international, du statut de réfugiés.

Aussi, pour venir en aide à l’importante diaspora syrienne en Algérie, qui fuit les difficultés de la guerre, Alger a décidé de mettre en place, à la disposition des centaines des réfugiés venant de Homs, Damas, Alep ou Adleb, des écoles pour la prochaine rentrée scolaire de leurs enfants, ainsi que des chalets décents, où ils pourront habiter, jusqu’à ce que les conditions de leur retour en Syrie soient réunies.

En outre, un groupe de travail interministériel planche sur le sujet, en ce mois sacré du Ramadhan, où les Syriens doivent se sentir relativement à l’aise et bénéficier d’un minimum de bienêtre. Selon nos sources, ils sont maintenant près de 15 000 Syriens exilés en Algérie depuis le début de l’été, et seulement 3 600 d’entre eux possède un billet d’avion aller-retour.

«Cette situation ne peut pas durer», commentent des associations bénévoles qui soulignent que ces familles en exil ont besoin d’un toit et à l’approche de la rentrée scolaire, les enfants doivent être inscrits dans des établissements scolaires. Le ministère de l’Intérieur avait affirmé il y a quelques jours, que 12 000 Syriens sont arrivés à Alger et dans d’autres villes depuis un mois, tandis que des milliers d’autres se sont réfugiés dans les pays limitrophes ou dans d’autres pays arabes.

Fayçal Oukaci