Le juge d’instruction anti-terroriste français Marc Trévidic, de retour d’une mission d’expertise sur les lieux où furent retrouvées les têtes des religieux français en Algérie, se dit «qu’à moitié satisfait de son déplacement», dans un entretien, à France 24.
En effet, le magistrat français a annoncé, avant-hier jeudi, dans un entretien accordé à la chaîne française, qu’il compte faire une nouvelle demande officielle d’entraide, auprès des autorités algériennes. Marc Trévidic, vice-président du pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris est chargé de l’instruction sur l’assassinat, en 1996, dans la région de Médéa, des sept moines français de Tibéhirine. Se confiant à la chaîne France 24′, Marc Trévidic s’est dit «satisfait de la qualité des prélèvements» réalisés au cours de son récent déplacement, en Algérie, mais «insatisfait de ne pas avoir pu les expertiser nous-mêmes». Les prélèvements opérés, sur les restes exhumés des têtes des religieux, ont été réalisés «en double» explique le magistrat, par les Français et par les Algériens. Mais les deux échantillons sont restés en possession des magistrats algériens.
«Je vais donc refaire une demande, officiellement, auprès des autorités algériennes (pour que nous puissions les expertiser, Ndlr) et il y aura besoin de l’aide de la France», annonce Marc Trévidic. Grâce à cette expertise, le juge français espère «pouvoir confirmer ou infirmer les déclarations versées au dossier d’un général français». Ce dernier, ancien attaché de défense à l’ambassade de France, à Alger, a déclaré être en contact avec une source algérienne, très bien informée, selon laquelle la mort des moines était due à une intervention d’hélicoptères de l’armée algérienne, qui auraient mitraillé les moines et leurs ravisseurs.
Selon cette même source, les moines auraient ensuite été décapités «post mortem» pour faire croire à un assassinat par le GIA. Près de trois ans, après le lancement d’une commission rogatoire internationale, le juge Trévidic avait été autorisé à se rendre, en Algérie, accompagné d’experts, grâce à de nombreuses interventions du gouvernement français, auprès d’Alger. Après moult reports et une polémique politico-médiatique, le juge antiterroriste français, Marc Trévidic, s’était rendu le 12 octobre, dernier, à Alger. Quelques jours, seulement, après avoir reçu la visite du juge français, l’Algérie a envoyé, à son tour, un juge à Paris pour poursuivre les investigations.