« Moi, députée ? Hacha ! » au parlement algérien, des élus zélés, agités et… vulgaires.

« Moi, députée ? Hacha ! » au parlement algérien, des élus zélés, agités et… vulgaires.

Un président du parti « absent », pas de secrétaire général depuis la « chute » d’Abdelaziz Belkhadem, les députés du FLN ne savent ne que faire. Alors ils compensent en se faisant avec un zèle outrancier les défenseurs des ministres à l’assemblée en usant parfois de coups de poings et de mots grossiers.

La journée du jeudi 20 juin a été particulièrement agitée, jeudi, à l’assemblée nationale populaire (APN) rapporte le journal El Khabar dans son édition du samedi sous le titre « affrontements et vulgarités sous le dôme du parlement ». Un député du Rassemblement Algérien, Tahar Missoum, qui appelait le ministre de la santé, Abdelaziz Ziari à la démission, a réagi au chahut des députés du FLN en les accusant d’être « les produits de la fraude ». Cela a provoqué un déchainement de fureur de la part des députés du FLN qui ont foncé vers lui. La séance a été levée par le président de l’APN mais cela n’a pas calmé les esprits puisqu’un député FLN a frappé le député Missoum. Les députés FLN ont montré durant toute la séance une nervosité considérable. Ils se sont encore irrités violemment quand le député islamiste Hassan Aribi a critiqué le bureau de l’APN pour avoir refusé deux questions se rapportant à la répression subies par les familles de disparus et par Ali Benhadj, numéro 2 du FIS et le retrait de passeport depuis 3 ans pour d’autres dirigeants du FIS comme Abdelkader Boukhemkhem, Kamal Guemazi et Ahmed Ben Mohamed. Citer le nom d’Ali Benhadj a été considéré comme un « sacrilège » par les députés du FLN qui se sont mis à hurler pour empêcher Arribi de parler. On a frôlé à nouveau le pugilat entre Arribi et un député du FLN assis à côté de lui qui n’aurait pas apprécié d’entendre une vulgarité prononcée non loin de l’oreille d’une députée.

Cri de cœur d’une journaliste : moi pas député, jamais !

Un autre député, Lakhdar Benkhellaf, qui interrogeait le ministre de l’énergie et des mines sur les affaires de corruption à Sonatrach a connu une situation similaire. Les députés du FLN n’ont pas apprécié la question et se sont mis à crier. Colère de Benkhellaf qui demande au président de l’APN, Larbi Ould Khalifa, d’intervenir pour faire taire les « fonctionnaires du ministère de l’énergie » et de le laisser poser sa question. Enfin, rapporte El Khabar, le ministre des transports Amar Tou, a provoqué l’autre jeudi (13 juin) sans le vouloir une grande colère des députés. Voulant flatter une journaliste de la radio qui lui posait une question, Amar Tou lui a dit qu’elle ferait une bonne députée. « Hacha » avait réagi la journaliste dans un mot sorti cœur. Ce qui serait traduisible pour ceux qui ne connaissent pas l’Algérien par un « quel horreur, Dieu m’en préserve ! ». Les députés qui accompagnaient Amar Tou dans sa visite d’inspection n’ont pas du tout apprécié cette réponse spontanée de la journaliste. Ils ont appelé la direction de la radio pour se plaindre de l’affront et ont exigé le retrait de la journaliste. Ce qu’ils ont obtenu puisque la journaliste n’a plus été aperçue durant la visite. Pourtant, c’était sorti du cœur !