Dans un post publié, ce mardi 7 juillet, sur sa page Facebook, le président du rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, charge violemment le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, qui a installé, selon lui, le pays dans une situation d’anti-constitutionnalité.
« Le vice-ministre qui s’est accaparé tous les pouvoirs depuis le 02 avril 2019 vient de réussir l’exploit de mettre l’Algérie dans une situation inédite d’anti-constitutionnalité. En effet, aujourd’hui, le mandat du chef de l’Etat désigné en vertu de l’article 102 de la constitution a expiré ; le Conseil de la nation est toujours sans président élu puisque dirigé par un intérimaire désigné depuis trois mois et l’Assemblée nationale sans président depuis une semaine (violation de l’article 131 de la constitution) ; le premier ministre nommé depuis mars 2019 n’a à ce jour pas présenté son plan d’action devant le parlement (violation de l’article 94 de la constitution) ; le pouvoir judiciaire est sans garant constitutionnel de son indépendance ; le Conseil Supérieur de la Magistrature est inopérant en l’absence d’un président de la république », a écrit Mohcine Belabbas.
« Sur un autre plan, il a changé auprès de l’opinion nationale le symbole de la justice, visible dans tous les tribunaux et palais de justice, de la balance pour lui substituer la Faucheuse. La balance ayant toujours suggéré l’impartialité, l’objectivité et l’indépendance, la faucheuse quant à elle suggère la vengeance, la répression et la condamnation définitive sans jugement et sans appel », a ajouté le président du RCD.
« Par ailleurs, ses trois derniers mois ont été marqués par un nombre jamais égalé d’atteintes aux libertés et d’emprisonnement illégaux dans un temps aussi court. L’entrave à l’exercice politique n’est pas en reste puisque les partis et associations se voient refuser d’organiser des activités et interdit d’accès aux médias. Plus parlant est le recours d’un avocat, Salah Debouz, à la grève de la faim pour récupérer ses droits constitutionnels et légitimes », a dénoncé M. Belabbas.
« Il ne s’agit pas de se réjouir de cette situation par ailleurs largement prévisible. Il s’agit plutôt de rappeler à la raison ses septuagénaires et autres octogénaires de tous bord pour leur signifier d’arrêter de rajouter l’huile sur le feu et de laisser la génération du 22 février prendre les choses en main au plus vite afin de remettre le train Algérie sur les rails de la démocratie et du progrès », a-t-il conclu.