Un millier de jeunes militants, de différentes wilayas, du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a pris part, hier, aux travaux des “assises de jeunes” organisées par le parti à la salle Sierra-Maestra d’Alger.
Ce rendez-vous intercalé entre les deux dates historiques du 8 Mai, anniversaire des massacres commis par la France coloniale en 1945, et le 19 Mai, Journée nationale de l’étudiant, a été une occasion pour le président du parti, Mohcine Belabbas, de passer en revue la situation du pays qui, regrette-t-il, “se débat dans une crise qui s’éternise”. Dans son allocution d’ouverture, Belabbas a expliqué que “si le mal originel trouve son explication dans le détournement de la volonté populaire, la crise s’aggrave à cause de l’entêtement de la vieille garde du régime à s’agripper au pouvoir et à refuser l’alternance, y compris au profit des cadres de leur propre famille politique”. Voilà qui, selon lui, barre la route aux jeunes, voire assombrit leur avenir.
“Depuis des dizaines d’années qu’on nous sert les mêmes slogans sur les jeunes sans que des perspectives leur soient ouvertes. Pire, on n’arrête pas de leur assombrir l’avenir.” Pour Belabbas, “le dépassement de la crise passe nécessairement par l’alternance au pouvoir et l’abandon des vieilles recettes de recyclage des décideurs qui ne renoncent pas, encore et encore, à s’imposer par la répression, la corruption et les fraudes électorales”. La velléité des décideurs derrière les manœuvres engagées ces derniers temps, en prévision de la révision constitutionnelle annoncée, n’échappe pas au chef du RCD.
Révision constitutionnelle : alerte contre les manœuvres du pouvoir
“Aujourd’hui encore, ils veulent réviser la Constitution juste pour introduire d’autres mécanismes qui leur permettent de maintenir le système en place comme ils l’ont fait une fois de plus lors de l’amendement de 2008”, a-t-il alerté.
Selon lui, “un des scénarios sur lequel ils (les décideurs, ndlr) travaillent est celui de retirer l’actuel président du RND (Abdelkader Bensalah, ndlr) de la présidence du Sénat pour lui substituer l’actuel Premier ministre à l’occasion du renouvellement du tiers des membres du Conseil de la nation”.
Les scandales de corruption qui animent la chronique ces jours-ci n’interpellent pas moins le chef du RCD.
Nous assistons encore une fois à des parodies de procès où les verdicts à annoncer sont déjà arrêtés dans des deals qui sauvegardent les intérêts des différents bénéficiaires au détriment, comme toujours, des intérêts de l’État”, a-t-il déploré, notant que “cette opération d’instrumentalisation éhontée de la justice démontre, à elle seule, le mépris du pouvoir envers son peuple”. Pour remédier au nombre de maux qui rongent aujourd’hui notre société, le chef du RCD mise sur une jeunesse “éduquée, engagée, enthousiaste et reconnue”.
Rappelant les épisodes de 1980 et 1988 où la jeunesse a été à l’avant-garde de la société, Belabbas, conscient que seule la jeunesse est révolutionnaire, dénonce le pouvoir qui “s’est attaché de tout temps à diviser, stigmatiser, manipuler, corrompre ou réprimer les tentations d’automatisation de la jeunesse”. Le président du RCD, qui a rappelé l’engagement de son parti dans l’opposition (CLTD, Icso) pour asseoir une alternative démocratique, a affirmé que “les jeunes ne sont pas uniquement l’avenir ; ils sont le présent qui construit l’avenir des nations”.
F .A