Le RCD organise depuis vendredi son université d’été à la localité balnéaire de Souk El Thnine dans la wilaya de Béjaia. La première journée a surtout été marquée par la longue intervention de Mohcin Belabbes, le président du parti qui a dressé un sombre tableau de la situation politique que vit actuellement le pays.
Actualité oblige, il a commencé par revenir sur la mutinerie de la Police en notant «le débrayage public des URS, bien que porteur de revendications socioprofessionnelles légitimes, exprime, on ne peut mieux, la déliquescence de l’Etat et l’ampleur de la crise et de l’impasse institutionnelle algérienne ». Un état « otage des clans rivaux « ajoute t-il.
Au plan politique, même constant de sinistre dans un pays en situation de blocage politique et institutionnel. « Aujourd’hui toutes les institutions de l’Etat sont illégitimes et frappées de sclérose à cause de la persistance de la crise politique » souligne t-il en notant que « le constat de la vacance du pouvoir au niveau de la première institution de l’Etat » est partagé par tous y compris par nos partenaires étrangers.
Les choses ne sont pas meilleures au plan économique avec des perspectives sombres, plombés par la volatilité des prix du baril sur le marche. «Le déclin des gisements pétroliers et gaziers et l’explosion de la facture des importations pour des impératifs du maintien de la paix sociale, d’une poussée démographique et des lobbies de toutes sortes finiront d’épuiser plus vite que prévu le fond de régulation des recettes auquel le gouvernement à recours pour le financement du déficit budgétaire », relève le chef du RCD pour qui la précarisation des larges couches de la population pendant qu’une minorité affiche scandaleusement et ostensiblement une richesse mal acquise et insolente « est une bombe à retardement ».

La situation sécuritaire n’a pas échappé au constat de Mohcin Belabbes qui parle d’ »incompétence dans la gestion de la situation sécuritaire , notamment avec la récente recrudescence des actes de violence qui sonnent pour lui comme un échec de la politique de réconciliation. « Pendant ce temps, le pays est livré aux louvoiements d’un pouvoir qui, passée la farce électorale qu’il a organisée en avril dernier et le casting des clientèles pour la révision de la constitution, replonge dans des luttes de sérail confirmant son isolement et l’absence de cap et de vision pour la Nation » dit l’intervenant devant les participants.
Et d’appeler à «un renouveau dans les idées, renouveau des institutions, renouveau de la gouvernance et renouveau des élites ». Puis sa proposition de la transition démocratique portée par l’opposition laquelle, selon son avis doit« retrouver énergie, vigueur et lucidité ».