Avec des idées bien arrêtées et des explications fournies pour n’importe quelle question soulevée, le directeur général d’Algérie Poste (AP) a réussi, hier, le pari de redorer le blason d’une institution souvent décriée.
D’abord, M. Mahloul n’est pas peu fier de la modernisation des prestations de la Poste, de l’interconnexion des établissements postaux, de l’informatisation totale des bureaux de poste en mode numérisé. “Avec 13 millions de comptes CCP actifs, notre réseau on line est aujourd’hui intégralement centralisé et numérisé à 100%.”
Une organisation qui, selon lui, ne date pas d’aujourd’hui. D’après l’orateur qui a fait, d’emblée, l’historique de son institution, la Poste algérienne a été souvent “pionnière” dans ce domaine, notamment avec le lancement dès 1973 d’un système central du CCP. “On a pris du retard dans la réforme des postes et télécommunications”, reconnaît-il toutefois. Dès 1986, la Poste algérienne, qui voulait déjà se réformer, avait essuyé un refus ferme du partenaire social. Il a fallu attendre le 14 janvier 2002 pour que l’Epic Algérie Poste voie le jour. “De 600 bureaux de poste à l’Indépendance, nous sommes aujourd’hui à 3 524. La densité postale est estimée à un bureau pour 17 000 habitants. Avec 31 000 employés dont 3 000 en préemploi, Algérie Poste est une des plus grandes entreprises du pays, un entreprise citoyenne”, précise-t-il. Aujourd’hui, avec 6 millions de cartes électroniques, AP possède, selon lui, le système monétique le plus étoffé du pays. Pour l’amélioration des conditions d’accueil, la Poste envisage de poursuivre le développement de son réseau par l’ouverture de nouveaux bureaux ainsi que la mise en place de points de proximité. La présence de la Poste est, d’après lui, requise aujourd’hui dans tous les lieux de regroupement. 800 bureaux seront, ainsi, ouverts entre 2013 et 2014, dans les hôpitaux, les casernes, les gares routières, les campus universitaires, etc. “Nous aurons au moins 4 000 bureaux de poste d’ici l’année prochaine.” Pour garder son statut du plus grand réseau de monétique en Algérie, la Poste va, en outre, se renforcer, apprend-on, par l’installation de 460 nouveaux automates dans les 3 mois qui viennent. Il faut savoir que les services postaux financiers représentent près de 53% de l’activité. “La Poste ne se positionne pas comme un concurrent mais en complément des banques”, tempère-t-il toutefois. “Nous nous adressons au grand public, aux salariés et aux petites entreprises. Aucune autre banque ou toutes les banques réunies ne peuvent remplacer la Poste, un service universel qui ne cherche pas à faire du profit, mais plutôt à équilibrer ses charges”. S’agissant des malversations et des détournements de fonds, M. Mahloul s’est insurgé quant au fait que la Poste subisse régulièrement un étalage de ce genre de faits. “Il arrive que des personnes soient malintentionnées ou faillibles, qu’elles aient des comportements condamnables ou que des fautes surgissent du fait que chaque transaction peut faire l’objet de manipulation. Nous avons un système de contrôle très efficient qui arrive à détecter la fraude et à recouvrer par la suite le préjudice par le biais de la justice. Nous effectuons 2 millions de transactions par jour et il arrive que, face à un tel enjeu, survienne, de temps à autre, quelques cas isolés.”