Il a bossé avec Tigana au Besiktas > Il a été le préparateur de Mohamed Nadjib, champion de France de boxe > Il a travaillé avec la sélection nationale des Emirats > Il a été le préparateur physique d’arbitres français
Né à Aix-en-Provence, dans le Sud de la France, il est originaire de Tlemcen. Il a effectué son troisième cycle (préparateur physique et musculation) à l’université de Dijon ainsi qu’au sein du centre d’expertise de la performance. Ce n’est pas tout, puisque notre technicien a arraché pas moins de 4 autres diplômes dans le domaine, à savoir une maîtrise Staps (ergonomie du sport et performances motrices), le brevet d’Etat d’éducateur sportif, activité physique pour tous, le brevet d’Etat d’éducateur sportif (spécialité natation), le brevet d’Etat d’éducateur sportif, métier de la forme, sans oublier le brevet national de surveillance et de sauvetage aquatique (Bnssa).
D’ailleurs, le jeune diplômé n’avait pas encore ces titres en poche quand il avait fait étalage de ses compétences en exerçant au sein de la mairie de Gardanne, en qualité d’éducateur sportif en 1999, à laquelle il a été fidèle jusqu’en 2007.
En 2001, Mohammedi Boudjemaâ est le préparateur physique du boxeur d’origine algérienne, Mohamed Nadjib, alors champion de France de la catégorie des supers moyens. Une année plus tard, il est engagé auprès du technicien français René Exbrayat, à Dubaï, pour s’occuper du volet physique des joueurs d’Al Nasr.
De là, il a été engagé par la sélection nationale de football des Emirats arabes unis, c’était un pas qui a été franchi par notre technicien au «physique» racé. Aux Emirats, Mohammedi est resté deux années durant avant d’exercer en Turquie, et plus précisément au sein du club de Besiktas, sous la coupe d’un entraîneur très fin du nom de Jean Tigana, durant la saison 2006-2007.
Puis, c’est du côté du Qatar qu’on retrouvera notre préparateur physique. Là, il faut ouvrir une petite parenthèse pour dire que c’est suite à une très large prospection effectuée par les Qataris en France et en Belgique que finalement Mohammedi a été choisi parmi les 25 techniciens, dont 4 préparateurs physiques pour ce dernier poste. Ainsi, notre technicien se retrouve au sein du club d’Al-Gharafa, détenteur du championnat et de la coupe de l’Emir chez les seniors.
Il ne faut surtout pas oublier qu’il a également été le préparateur physique des arbitres centraux des ligues 1 et 2 de la Ligue Méditerranée PACA (Province, Alpes Côte d’Azur) et du club d’Endoume Catalans Marseille (CFA).
Soit la deuxième équipe de la ville de Marseille après l’OM. Et le voilà notre préparateur physique tant recherché qui démontre au fil des années qu’il est bien «l’homme» qu’il faut à l’équipe nationale algérienne A.
«Quand Saâdane m’a appelé, j’ai dit oui, sans aucune hésitation»
– Mohammedi, vous êtes le nouveau préparateur physique de l’équipe nationale, quel est votre sentiment ?
– Je suis très fier. C’est toujours un plaisir de servir son pays. J’espère que je serai à la hauteur de la confiance placée en moi par Saâdane.
– Qui vous a contacté au juste ?
– C’est le sélectionneur national, Saâdane, qui m’a appelé au téléphone. Il m’a donné le poste de préparateur physique et j’ai accepté sans aucune hésitation. J’étais très surpris et je n’ai pas réfléchi une seconde.
– Normalement, dans ce genre d’affaire, on s’assoit autour d’une table et on discute…
– Je suis un Algérien, mon pays m’a sollicité, de quoi voulez-vous que je parle ? Ça a toujours été mon rêve de servir ma patrie, Benchikha m’a donné la chance en me demandant d’être le préparateur physique des A’ et des espoirs, et maintenant c’est Saâdane qui m’offre cette chance. C’est un honneur et un devoir de travailler à ses côtés. Je ferai tout pour faire profiter la sélection algérienne de mon expérience et de mon savoir-faire.
– Donc, vous n’avez pas parlé de votre contrat ?
– Non, Saâdane m’a demandé d’être présent le 8 août prochain à Alger pour le regroupement d’avant-match face au Gabon, et j’ai répondu : oui, j’y serai. Et puis, je dois ajouter une chose…
– Allez-y…
– J’étais préparateur physique d’El Gherrafa au Qatar quand Benchikha m’a appelé. J’étais très bien payé dans ce club. Je ne manquais de rien. Quand j’ai décroché mon téléphone, j’ai dit tout de suite oui à Abdelhak. L’Algérie nous a tellement donné, je ne pouvais pas dire non, encore moins négocier pour servir mon pays.
– Quelle sera votre mission avec les A ?
– Vous savez, je ne suis pas un entraîneur et je n’en serai jamais un. Je suis un préparateur physique. Je l’ai toujours été et je le resterai pour toujours. J’ai fait des études pour devenir ce que je suis. Si je voulais devenir coach, j’aurais fait d’autres études et formations. Pour revenir à votre question, je dis que je serai le préparateur physique de l’EN. C’est mon travail.
– Vous avez travaillé au Qatar (El Gherrafa), alors vous pouvez nous dire quelque chose sur Al-Sadd, le nouveau club de Belhadj…
– Contrairement à ce que disent certains, Belhadj n’est pas allé dans un cimetière. C’est vrai que le niveau du championnat qatari n’est pas comme la Premier League, mais côté structuration, moyens et infrastructures, c’est le très haut niveau.
Rares les clubs en Europe qui possèdent les moyens d’Al-Sadd. Croyez-moi, je sais de quoi je parle, ce club fait partie des équipes les mieux structurées au monde. Et puis, ils ont un staff médical et technique de haut niveau. Le reste c’est à Belhadj de le faire.
– Donc, vous pensez que Nadir restera le même, même s’il joue au Qatar ?
– Tout dépendra de lui. S’il garde la même mentalité de professionnel qu’il avait quand il jouait à l’OL et à Portsmouth, il n’y aura pas de problèmes, parce à Al-Sadd, il trouvera des moyens qu’il n’avait pas à Portsmouth.
– Parlez-nous maintenant de votre expérience avec la JSK ?
– Ce fut un plaisir de travailler avec des gens comme Geiger, Bouhlel et surtout Hannachi. J’avais une mission et je pense l’avoir réussie.
– Pourquoi avez-vous dit «surtout Hannachi» ?
– C’est un président amoureux de son club. Je n’ai jamais vu ça. Il est tout le temps présent. Il suit à la seconde tout ce qui se passe autour de son club. Il a consacré tout son temps au club, et ça, c’est rare. Surtout pour un président d’un club de la trempe de la JSK. Il est à l’entraînement, au restaurant, à l’hôtel, il veut tout savoir, il s’informe de tout et ne laisse rien au hasard, il est vraiment exceptionnel.
– Que pensez-vous des joueurs de la JSK ?
– Ce sont des garçons sérieux de bonne famille. Ils sont attentifs à ce qu’on leur demande. Je pense qu’ils veulent vraiment réussir.
– Ont-ils suivi votre programme ?
– Vous savez, c’est le mental qui contrôle tout. Si vous êtes prêt mentalement à travailler, alors le physique suivra. Dans le cas contraire, vous ne réussirez rien.
J’avais un mois pour préparer le match de l’Ismaïlia, donc le programme que j’ai fait était spécialement constitué par rapport aux temps et conditions qui étaient à notre disposition. J’estime qu’on a fait du bon travail.
– Quels sont les joueurs qui sont sortis du lot sur le plan physique, bien sûr ?
– Sans hésiter, je dirai Belkalem. En plus de sa condition physique impressionnante, c’est un joueur professionnel au sens propre du mot. C’est l’exemple. Il a les qualités d’un vrai joueur de haut niveau. Il y a aussi d’autres joueurs comme Naïli qui est très sérieux, avec une grande volonté. Douicher aussi est très bon sur le plan physique. Aoudia…
– A 33 ans, vous êtes préparateur physique de la sélection algérienne…
– Je suis parti en France quand j’avais 3 ans. Mais je passais les trois mois de vacances d’été à Tlemcen auprès de ma famille. J’ai appris le respect, la langue, les traditions, la religion… L’Algérie m’a vraiment donné beaucoup de choses, alors quand Benchikha m’a appelé, c’était vraiment l’extase, sans exagérer, je dirai que c’était l’un des moments les plus forts de ma vie.