Désormais, ce sont des dizaines de tonnes de drogue qui sont saisies en Algérie. La provenance de ces énormes quantités ? Le Maroc voisin.
« Au total, 77.920,163 kg de résine de cannabis ont été saisis durant le premier semestre de l’année 2013 (janvier-juin) contre 71.482,013 kg de résine de cannabis saisis durant la même période de l’année 2012 », a indiqué le directeur général de l’ONLDT, Mohamed Zouggar, dans un entretien à l’APS. « Les quantités de drogues saisies régulièrement, voir quotidiennement, dénotent que le trafic de drogue est en hausse », ajoute-t-il.
Comment des chargements aussi importants traversent-ils la frontière ? Qui tire les ficelles de ce terrible trafic ? Il est de notoriété que l’essentiel de la drogue qui arrive dans le pays vient du Maroc. Mais l’Algérie n’est pas la seule cible des trafiquants. L’Europe est elle aussi un marché de choix en la matière. Cependant, plusieurs questions restent posées. Que font les autorités marocaines pour mettre un terme à ce trafic qui permet d’engranger des millions de dollars ?
L’armée algérienne a été chargée de lutter contre les trafics de drogue, une menace pour la sécurité nationale liée à l’extrémisme dans la région, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia. « Nous sommes en guerre. C’est une guerre contre une nouvelle forme de terrorisme : le trafic de drogue », a dit le ministre, cité mercredi soir par l’agence de presse nationale APS.
Mohammed Safahi, vice-président du Conseil communal de Tlemcen en Algérie, a envoyé une lettre ouverte au souverain marocain, l’accusant de manière explicite : « Votre majesté, vous le soi-disant commandeur des croyants, arrêtez donc de noyer les nations Arabes et musulmanes, de la Mauritanie à l’Algérie en passant par la Tunisie et l’Egypte, sous des tonnes de haschich, qui est planté et cultivé dans votre royaume et avec votre consentement. Cela est contre les principes de l’Islam et contre les règles de savoir-vivre entre pays voisins de commencer une telle guerre contre l’Algérie à des fins politiques, et à cause de la prise de position claire et nette de l’Algérie concernant la question des frontières du Sahara occidental ».
Sans vouloir tomber dans la schizophrénie, les limiers du palais royal ne peuvent ignorer cet énorme trafic.
Sofiane Ayache/Agences