Mohammed Lamourie: Le Cheb Hasni du métro parisien

Mohammed Lamourie: Le Cheb Hasni du métro parisien

Il est une star. Une star ‘’souterraine’’, mais une star tout de même. Mohammed Lamourie est un artiste que tous les habitués de la ligne 2 du métro de Paris (de Porte Dauphine à Nation) connaissent.

Bien que presque non-voyant, il honore chaque jour le métro parisien de ses « mélopées extra-terrestres », selon la formule de « Noisey », synthétiseur appuyé de l’épaule tel un violon.

Le site de musique nous fait découvrir le dernier chef d’œuvre de Mohammed Lamourie. Il s’agit du mythique Billie Jean de Michael Jackson, mais revisité. A la célèbre mélodie, qu’il joue lui-même sur son instrument préféré, il a ajouté des paroles en arabe qui rappellent les plus grands tubes du raï.Extraterrestre? Pas vraiment. L’artiste « underground », littéralement, a grandi en Algérie. Né à Tlémcen, il a commencé à chanter très tôt, à l’âge de 5 ans, et a appris à jouer au synthétiseur à 11 ans.

Il est arrivé en France, comme il l’indique sur « Clique », début 2003 à l’âge de 21 ans. En 2004, il a commencé à jouer de la musique dans le métro parisien, explique-t-il à Mouloud Achour et…Raïs Mbolhi, le gardien de buts de l’équipe nationale algérienne. Mohammed Lamourie joue également dans « son bar habituel » à Belleville, le Zorba. Son répertoire comporte des reprises de Cheb Hasni, son idole. Mohammed a d’ailleurs collé une photo de Hasni sur son synthétiseur qui l’accompagne partout.Il chante également d’autres classiques revisités, comme Hotel California des célèbres Eagles, mais aussi des compositions originales.

Comme celle de son héros, la musique de Mohammed Lamourie est très émotionnelle. Mais plus qu’une performance de rue (ou de métro), elle est un attachement aux origines, une forme d’exprimer sa « ghorba », son exil.

Dans un documentaire qui lui a été consacré, réalisé par Ayoub Layoussifi et Jéro Yun en 2012, il explique qu’il n’a pas vu sa mère depuis son arrivée en France.

Un sentiment que les « émigrés » connaissent très bien. « Un soir, je l’ai entendu dans le métro et j’ai chialé pour de vrai », admet un Algérien vivant en France depuis quelques années. « Je pense vraiment que dans la ghorba, la mélancolie du raï prend toute sa dimension ». On l’aura compris, la ghorba est difficile. Une consolation cependant pour les Algériens de Paris, car Mohammed Lamourie sera en concert ce samedi 18 avril à la Fête Souterraine en compagnie d’autres artistes, indique Noisey qui a des places à faire gagner.

lR. C.