Mohammed Alioui, SG de l’UNPA : « Il est temps de consolider l’économie à travers l’investissement agricole »

Mohammed Alioui, SG de l’UNPA : « Il est temps de consolider l’économie à travers l’investissement agricole »
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Concessions agricoles : 30% des dossiers en litige.

La célébration du 41e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) intervient, cette année, dans un contexte économique particulier.



Aussi, l’évènement prévu demain dans la wilaya d’Aïn Defla,  en présence du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, sera marqué par l’annonce de mesures incitatives au profit des agriculteurs, notamment, ceux de la wilaya, de par la place qu’elle occupe, à l’échelle nationale, en matière de production agricole mais dont les potentialités demeurent encore inexploitées.

M. Alioui, qui était présent lors de la séance de restitution du rapport de conjoncture du Cnes, lundi dernier, a souligné, en marge des travaux de la rencontre, l’importance de cet évènement en ce sens qu’il donnera l’opportunité de débattre des contraintes du secteur et des moyens de relancer les activités liées à l’agriculture, en particulier les céréales et la production laitière, deux segments qui devront focaliser la concertation avec le gouvernement.

LG Algérie

M. Alioui, qui souligne la nécessité d’orienter les efforts en direction des régions steppiques et du sud du pays, a mis l’accent sur l’impératif de consolider l’économie nationale à travers l’investissement dans l’agriculture. Aussi, le projet du gouvernement  portant sur l’extension des périmètres irrigués à 1,5 million d’hectares supplémentaires d’ici 2019 devra contribuer à couvrir les besoins alimentaires du pays à 95%, a-t-il affirmé.

Le SG de l’UNPA a, d’autre part, déclaré que 30% des dossiers relatifs à l’octroi d’actes de concession pour l’exploitation de terres agricoles font l’objet de litiges, les 70% restants étant réglés.

Dans sa lancée, M. Mohammed Alioui s’est dit pour la révision du cadre juridique régissant le secteur dans un objectif d’adoption à la réalité du terrain.

Dans ce contexte, il y a lieu de rappeler que le Premier ministre a assuré, récemment, les agriculteurs de «son soutien  et de sa disponibilité à intensifier les  efforts à l’effet de lever toutes les contraintes identifiées comme étant des freins au développement du secteur».

Lors d’une séance de travail qui l’a réuni avec une délégation de l’UNPA, Abdelmalek Sellal insistera, par la même occasion, sur «la nécessaire consolidation» des décisions prises par le Président de la République lors de la Conférence de Biskra, en 2009, sur le développement agricole, pour optimiser le rendement agricole et stabiliser les populations rurales, soit 14 millions.

La délégation de l’UNPA, pour sa part, avait soulevé les contraintes rencontrées au niveau de la filière lait. À propos d’Aïn Defla, la région à vocation agricole par excellence a vu plus que doubler sa superficie irriguée, en l’espace de quelques années, passant de 22.000 à près de 50.000 ha actuellement. Paradoxalement, le problème de la main-d’œuvre spécialisée reste posé.

Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, qui était en visite dans la wilaya, en octobre dernier, a déploré l’inexistence d’instituts spécialisés en agronomie bien que leur rôle dans le développement de l’agriculture soit avéré.

M. Sid Ahmed Ferroukhi avait insisté, sur place, sur la nécessité de développer des pôles agricoles par filière, invitant les investisseurs à s’impliquer dans le plan d’action du gouvernement pour le secteur, notamment dans le cadre des minoteries, laiteries et complexes frigorifiques, mais aussi dans les segments des céréales, de la pomme de terre et de l’élevage bovin, des filières stratégiques que l’État compte soutenir dans le cadre des objectifs d’autosuffisance alimentaire et d’amélioration de la sécurité alimentaire du pays, retenus au titre de la politique du renouveau rural et de l’économie agricole, approche basée sur une vision de développement intégré et durable.

Une stratégie portée sur la relance de l’activité agricole et  l’émergence d’une synergie entre les territoires ruraux, l’amélioration des conditions socio-économiques des populations rurales, et l’encouragement des investissements. Cette démarche, qui entame sa seconde phase, milite ainsi pour une meilleure intégration des programmes au niveau local, et pour asseoir une plus grande visibilité en matière d’objectifs ciblés.

Cette entreprise qui exige, aujourd’hui, une évaluation tend à centrer les efforts sur le développement des filières stratégiques, à savoir les céréales, le lait, la pomme de terre, les légumes secs, les viandes rouges et blanches. La rencontre de demain constituera certainement l’opportunité pour revenir sur les résultats obtenus et les contraintes qui persistent à ce niveau.