Mohamed Tahmi, ministre de la jeunesse et des sports, à “liberté” “Un club sportif ne doit pas faire de la politique”

Mohamed Tahmi, ministre de la jeunesse et des sports, à “liberté” “Un club sportif ne doit pas faire de la politique”

Mohamed Tahmi, médecin de formation, est surtout un ancien handballeur de haut niveau et un ex-président de la Fédération de handball. Il est donc bien placé pour parler de sport et sa nomination à la tête du secteur de la jeunesse et des sports n’est pas une surprise eu égard à son expérience dans le domaine. Plusieurs mois après sa nomination, il fait une première halte sur le secteur dans cet entretien sans langue de bois accordé à “Liberté”.

Liberté : Monsieur le ministre, le projet de la nouvelle sur le sport est actuellement à l’APN, il sera examiné lors de la prochaine session de l’Assemblée nationale. Quelles sont justement vos attentes par apport à cette loi ?

Mohamed Tahmi : Je pense que cette nouvelle loi a pour objectif principal de combler un vide juridique qui existe dans beaucoup de domaines qui nous posaient justement d’énormes problèmes dans la gestion des manifestations sportives. Il faut d’abord trouver des solutions réglementaires aux fédérations, ligues, associations et leur mode de fonctionnement, mais aussi comment gérer la période de transition en ce qui concerne le professionnalisme. L’actuelle loi en vigueur ne nous permet pas de financer les activités des clubs professionnels, c’est pour cette raison que l’État, à travers un comité interministériel en avril 2010, a décidé de prendre certaines mesures pour pouvoir aider les clubs professionnels.

La nouvelle loi, qui se trouve au Parlement, vient justement normaliser l’aide de l’État sur cette période de transition qui s’étale sur les cinq prochaines années. En outre, en matière de violence dans les stades, il y avait aussi un vide juridique, mais avec cette nouvelle loi, on mettra en place des moyens de prévention et de répression.

À titre d’exemple, des incidents survenant aux alentours du stade peuvent relever à l’avenir du pénal, alors qu’auparavant, on disait que cela relevait purement du domaine sportif. En matière de dopage, il y avait aussi un vide juridique alors que l’Algérie avait adhéré aux conventions internationales de lutte contre le dopage.   Aujourd’hui, on met cette loi en adéquation avec ce qui se passe en 2013, j’espère et souhaite que cette loi durera le plus longtemps possible.

L’objectif est que cette loi soit adoptée et respectée par tout le monde, c’est une démarche qui nous permettra d’aller vers une gouvernance tout à fait normal, car j’estime qu’il est impensable de laisser des fédérations et des associations dotées d’un budget colossal de plusieurs milliards de centimes fonctionner sans règles de fonctionnement.

La loi précise donc avec exactitude le mode de fonctionnement, même si on ne rentre pas trop dans les détails. À partir de là, on va aller vers des textes d’application qui seront conformes avec le mode de fonctionnement des instances internationales. Nous avons besoin de fédérations fortes qui doivent être un outil de développement de la discipline au service de la politique sportive nationale.

Mais d’aucuns estiment qu’avant de changer de loi, il faut d’abord revoir la composante même de ces fédérations sportives où le niveau de compétence laisse souvent à désirer. Qu’en pensez-vous ?

En dehors du problème du niveau d’instruction, moi je pense que c’est un problème de bonne gouvernance, on ne peut pas être dans la bonne gouvernance, s’il n’y a pas de système de contrôle et de régulation. Nous disposons d’un outil important au niveau de notre ministère, c’est pour cela que nous avons, depuis plusieurs mois, fait en sorte que cet outil soit efficace, à savoir l’inspection générale.

Je ne vous le cache pas que pendant longtemps, on a pensé que l’inspection générale est là pour régler des comptes, ce qui est complètement faux. L’inspection générale doit avoir un plan de travail qui s’étale sur toute l’année, elle doit faire l’évaluation de l’activité du ministère et de son secteur, elle reste un outil de régulation et de contrôle, aujourd’hui, j’estime que c’est le meilleur moyen qui va nous permettre d’aller vers une bonne gestion de nos instances sportives et permettre aussi aux gens compétents d’accéder à des postes de responsabilité. Une fois que les choses fonctionneront comme il se doit, je suis persuadé qu’on va récupérer cette richesse au niveau des dirigeants sportifs. On a vu des dirigeants sportifs qui ne relèvent pas du secteur de la jeunesse et des sports, mais qui ont une relation avec le sport. On peut aussi récupérer des entrepreneurs qui ont réussi dans leur gestion, pour profiter de leur expérience en matière de gestion du sport.

Vous avez évoqué le professionnalisme dans le monde du football, mais il se trouve justement que beaucoup de dirigeants de club font tout pour empêcher l’ouverture du capital. Cette grave dérive n’est-elle pas due justement à la permissivité des pouvoirs publics ?

Je pense que lors de la dernière AGE de la FAF, il y a eu un message très clair du président envers les clubs sur ce point précis. On ne peut pas, à travers la loi sur le sport, obliger les clubs à ouvrir leur capital. Durant cette période de transition, l’aide de l’État est conditionnée par un certains nombre de règles. Cette aide a été même interrompue pour vérifier d’abord ce qui a été fait de l’argent de l’État par les clubs. Des documents justificatifs ont été réclamés aux clubs. Ces derniers ont assaini leur situation et je pense que nous avons bien avancé de ce côté-là. À partir de cette semaine, nous allons débloquer l’argent des subventions des clubs évalué à 5 milliards pour chaque club. Il sera dans les caisses des clubs dans les tout prochains jours. Mais cet argent ne doit naturellement pas servir à payer les transferts des joueurs ou leurs salaires. La loi explicite comment cet argent doit être dépensé par les clubs et le contrôleur financier nommé à cet effet y veillera.

La loi punit aussi tout dirigent qui se rendra coupable d’utilisation de l’argent de l’État à des fins autres que celles prévues par le cahier de charges. Nous serons intransigeants et il n’est plus question de donner par exemple de l’argent pour l’achat des bus pour que cet argent serve à payer des joueurs comme cela s’est produit chez certains clubs. C’est inadmissible et l’État veillera à ce que cela ne se reproduise plus.

Mais vous ne dites toujours pas comment l’État peut forcer les clubs à ouvrir leur capital ?

Un club professionnel ne peut être géré que par l’argent de l’État. Si vous contrôlez l’argent que vous donnez et que vous vous assuriez qu’il ne sera pas utilisé dans les dépenses courantes des clubs, comme les salaires et les primes, il est clair que les dirigeants vont chercher d’autres sources de financement sinon ils vont se retrouver en cession de paiement. C’est le dépôt de bilans quoi. Alors les clubs seront obligés, entre autres d’ouvrir leur capital. Ce n’est pas l’État qui va les obliger à le faire, mais la réalité du terrain. Maintenant, la FAF peut tout aussi prendre des mesures contre les clubs en situation de cessation de paiement.

En tout cas, les choses ne peuvent pas continuer sur ce rythme et le projet du professionnalisme doit être mené à son terme.

Justement, des présidents de club ont regretté le fait que certains aient été pris en charge par l’État via des entreprises nationales alors que d’autres ont été, selon eux, abandonnés.

Certains ont même parlé d’injustice. Qu’en pensez-vous ?

Je comprends ce genre de déclaration et je peux vous assurer que l’État n’abandonne aucun club. Je peux vous assurer que le fait que quatre clubs, à savoir le MCA, le MCO, le CSC et la JSS, passés sous la coupe de Sonatrach et ses filiales, n’est pas une décision politique. C’est une démarche purement économique émanant de Sonatrach. L’État n’est pas là pour distribuer les sociétés nationales aux clubs comme le pensent certains présidents de club que j’ai eu à recevoir ici au MJS. Nous sommes là pour assister les clubs, les soutenir et les aider à améliorer leur mode de fonctionnement et aller vers une ouverture économique, mais il n’est pas question aussi de gérer les clubs à leur place.

Qu’en est-il des futurs centres de formation des clubs ?

Le dossier avance bien sur ce plan-là, je peux vous assurer que les procédures sont terminées, c’est une question administrative qui sera réglée en principe dans les plus brefs délais. Nous avons fixé comme objectif avant la fin de cette année de poser la première pierre du centre de formation. Il faut donc savoir qu’en 2010, l’État a décidé de prendre en charge 80% de la construction des futurs centres de formation des clubs professionnels, les 20% restants relèvent de l’apport des clubs, mais le terrain doit appartenir aux clubs, ceci a donc posé problème, c’est justement l’un des problèmes qui a fait que l’opération soit ralentie. Nous avons donc discuté avec les clubs et le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, nous avons donc jugé utile que la meilleure formule est que le terrain appartienne à l’État. En contrepartie, on financera la totalité de la construction de ses centres. Nous pensons que la meilleure manière de construire ces centres de formation, et qu’ils soient propriétés de l’État, financé totalement par l’État comme je l’ai dit et qui le donnera par la suite en concession aux clubs professionnels. Si un club demain déclare faillite et deviendra par conséquent amateur, le liquidateur financier va reprendre le terrain, donc ses centres-là qu’il devront rester propriété de l’État, car les clubs peuvent changer et disparaître, mais l’État est toujours là.

La superficie justement de ces terrains a fait l’objet d’une polémique au sein des clubs. Certains affirment que deux hectares ne suffisent pas pour construire un grand centre de formation, ils réclament un peu plus. Quel commentaire faites-vous sur ça ou quelle est votre position ?

Au départ c’était deux hectares pour chaque centre comme arrêté par le Conseil interministériel, on ira donc probablement vers un autre Conseil interministériel pour transformer les 80% en 100%, et proposer une superficie au moins de trois hectares. En tout cas, l’État est chargé de les construire et les financer comme je l’ai dit précédemment à 100%.

Si ailleurs l’assiette ne pose pas problème, à Alger, en revanche, les clubs n’arrivent toujours pas à prendre possession de leur assiette. Pourquoi Monsieur le ministre ?

Non, je ne le pense pas, puisque le problème du terrain du MCA, sis à Zéralda, est déjà résolu à mon avis, le terrain de l’USMA est réglé aussi. On est en train de réfléchir sur des solutions beaucoup plus intéressantes où on peut coupler certaines installations sportives existantes avec les futurs centres de formation, pour ne pas disperser les installations sportives de l’État.

Les clubs réclament aussi la gestion des stades ?

Il y a une idée intéressante qui a été développée par la FAF sur la gestion des stades le jour de la rencontre. C’est une première étape importante, il faudrait que les clubs s’organisent et se préparent à prendre la gestion des stades, comme ça, on aura un seul organisateur de spectacle, pour gérer la billetterie, la sécurité. Justement, on a beaucoup parlé et spéculé sur le rôle des stadiers et des policiers, je peux vous affirmer qu’au niveau de la DGSN, on n’a jamais évoqué la question du retrait des policiers des stades. Je ne pense pas qu’aujourd’hui, les clubs sont capables de gérer les stades seuls. Nous avons de bonnes installations sportives comme le stade du 5-Juillet, Annaba, Constantine, Oran, Sétif, durant le prochain quinquennal, il va falloir dégager une enveloppe pour les réhabiliter pour qu’ils soient de véritables stades conformes aux normes de sécurité. On peut donc aisément organiser une manifestation internationale avec ces stades sans compter les futurs d’Oran, Tizi Ouzou, Sétif et les deux stades d’Alger. Le stade de Annaba devra connaître un grand lifting, celui du 5-Juillet qui a déjà 41 ans, doit aussi être refait. Donc durant le prochain plan quinquennal, il s’agit de reprendre toutes les infrastructures sportives qui existent et aller beaucoup plus vers le sport de proximité, multiplier le nombre d’infrastructures sportives. On a beaucoup de salles omnisports d’entraînement ou de compétition, mais avec une capacité peu importante, donc il faudrait avoir des salles qui ont des capacités capables d’organiser des compétitions d’envergure internationale. On va justement investir dans les régions où il y a un manque flagrant d’infrastructures sportives, on visera dans le prochain plan quinquennal à doter chaque daïra d’une belle infrastructure sportive de haut niveau, je ne pense pas encore qu’on inscrive de grands projets dans le futur. Il y aura aussi un ou deux grands stades à réaliser dont l’annonce sera faite très prochainement.

Mais les stades en cours de construction connaissent un retard considérable. Quelles sont justement les raisons ayant engendré ces grands retards ?

C’est vrai, mais je peux vous assurer que ces derniers mois, les choses ont redémarré, néanmoins, on a rencontré beaucoup de contraintes sur le terrain, liées parfois à l’expropriation et d’autres facteurs exogènes qui ont gêné l’évolution des travaux. Je vous rappelle, à titre d’information, que nous avons lancé plusieurs projets de grande envergure à la fois, avec une technologie très particulière, ce qui nécessite bien sûr des bureaux d’études hautement qualifiés, chose malheureusement qu’on n’a pas chez nous, surtout pour ces infrastructures aussi importantes, d’où les problèmes nés entre les bureaux d’études et les entreprises de réalisation, qui ont influé négativement sur l’état d’avancement des travaux. Il y a aussi la problématique du choix des terrains devant abriter ces infrastructures. Il arrive parfois que lorsque la décision de construction d’un stade est prise, il se peut alors que la décision d’affection du terrain traîne. Je vous cite le cas du stade de Douéra, où des problèmes ont surgi entre le bureau d’études et l’entreprise réalisatrice du stade, une fois ces contraintes levées, je suis persuadé que les choses vont aller très vite. À Oran, les travaux du futur stade avancent relativement bien, on a enregistré un taux d’avancement de 40%. On espère réceptionner le stade d’ici une année, inch’Allah, au niveau du stade de Tizi Ouzou, les choses ont redémarré, on va tenir prochainement une petite réunion pour faire le point sur la suite des travaux. Je sais, par contre, que les contraintes sur ce site ont été levées. Au niveau du stade de Baraki, les choses commencent à évoluer. On espère aussi lancer les travaux pour le grand stade de Sétif d’ici quelques mois, et probablement au début de l’année prochaine à Constantine. Il y a u durant ce plan quinquennal, près de 5 000 projets lancés, c’est énorme, l’objectif est d’achever tous ces projets avant la fin du plan quinquennal pour qu’on arrive à atteindre nos objectifs.

Monsieur le ministre, vous avez dit que l’Algérie doit commencer à renouer avec la performance dès les Jeux olympiques de 2016. Ne pensez-vous pas qu’avec des résultats désastreux dans toutes les disciplines, il va être difficile de briller dès 2016 ?

Personnellement, je n’ai jamais déclaré cela. Pour moi, il faut plutôt préparer dès maintenant les JO de 2020. On doit mettre tous les athlètes susceptibles d’être sélectionnés pour les Jeux olympiques 2020, en stage dès l’année prochaine, avec les écoles olympiques de Sétif, Bel-Abbès et Biskra. Si on arrive à y mettre 400 à 500 jeunes talents sportifs, c’est une première phase. Cela ne veut pas dire que nous allons faire l’impasse sur les JO de 2016. Bien au contraire, l’État mettra tous les moyens en œuvre pour assurer la meilleure participation possible aux JO de 2016.

Mais le Chef du gouvernement a bien parlé de 2016 lors de la récente cérémonie des présidents des fédérations où il a mis l’accent sur la nécessité de renouer avec le succès dès l’échéance de 2016…

C’est vrai et je viens de vous dire que l’État mettra tous les moyens pour réussir cette participation mais il me paraît que nous pourrons miser sur 2020 pour assurer de bien meilleurs résultats dans la mesure où nous avons suffisamment de temps pour préparer nos athlètes dans les centres de formation.

La Coupe du monde de football 2014 est-elle pour vous un objectif réaliste ?

Oui, c’est un objectif réaliste et nous devons tout faire pour parvenir à qualifier les Verts une nouvelle fois au Mondial. On a une bonne équipe nationale de football avec des joueurs de qualité. La FAF est très autonome et sa gestion est très efficace, je souhaite qu’on se qualifiera une nouvelle fois en Coupe du monde.

Monsieur le ministre, ces derniers temps nous assistons à une certaine violence verbale dans la presse de certains dirigeants de club qui s’attaquent même à des symboles de l’État. Quelle est votre réaction à ce propos ?

C’est regrettable, parfois je suis choqué par ce que je lis dans la presse. Des déclarations qui jettent de huile sur le feu et renforcent cette violence dans les stades. La nouvelle loi sur le sport va tenter de mettre fin à ce fléau et mettra tout le monde devant ses responsabilités. La lutte contre la violence dans le monde du sport sous toute ses formes, c’est le credo de l’État pour mettre fin à ce mal dévastateur. Mais nous devons aussi donner l’exemple, il est inadmissible que nos supporters huent l’hymne national de nos hôtes alors que personne d’entre nous n’accepte que notre hymne national soit hué à l’étranger. Le sport doit être un vecteur qui unit les peuples et non le contraire.

Lors de la dernière rencontre de Coupe d’Algérie, MCA-ESS, la direction du MCA s’est livrée à une manifestation politique avec ce tifo appelant à un quatrième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika. Pensez-vous que le MCA, un club sportif est dans son rôle en adoptant une telle démarche ?

Pour moi un club sportif ne doit pas se mêler de politique. C’est ce que stipule la loi régissant le sport en Algérie.

Quelles sont les conclusions de l’enquête du MJS concernant les enfants des anciens joueurs de l’EN qui avaient parlé d’une liaison directe entre le handicap de leur progéniture et les produits consommés lors de leur passage en équipe nationale dans les années 80.

L’enquête du MJS a établi d’une manière formelle qu’il n’y avait aucune relation entre le fait que la progéniture soit née handicapée et un prétendu dopage. La plupart du reste des ex-joueurs de l’EN concernés n’ont pas pris part au Mondial 82. Je suis solidaire avec ces joueurs et j’ai tenu à les recevoir dès mon installation au MJS pour faire toute la lumière mais les résultats de l’enquête sont sans équivoque. Cette affaire à été du reste exploitée pour jeter le discrédit sur les résultats de l’EN en 82, ce qui est regrettable.

Après avoir vécu la décennie noire, l’Algérie retrouve sa sérénité. Ce qui permet au pays d’organiser des évènements internationaux. Y a-t-il des projets dans ce sens ?

Je crois qu’effectivement le pays a tourné la page de cette époque. L’État a énormément investi durant les dix dernières années en matière d’infrastructures sportives, et si on a consenti ces lourds investissements, il faut qu’il y ait une activité sportive, on doit être en adéquation avec nos moyens. Le sport était un spectacle par le passé, il faut impérativement qu’il reprenne sa place, on vient d’organiser le Tour d’Algérie de cyclisme qui était d’une manière générale très positif, nous avons depuis quelques années des semi-marathons un peu partout, beaucoup plus dans le cadre des activités de loisirs, nous souhaitons passer à une étape supérieure, il y a eu le meeting d’Alger qui a disparu il faut le réhabiliter.

L’Algérie organisera donc en 2014 les championnats d’Afrique des nations de handball et la CAN-2019 en football…

Nous avons donné notre accord de principe, la fédération est en train de se préparer en conséquence. À ma connaissance, toutes les demandes d’organisation de manifestations sportives internationales en Algérie faites ces dernières années ont eu l’accord de la tutelle.

Au contraire, nous considérons que c’est une priorité d’organiser ces manifestations chez nous, on a les moyens et on a besoin de créer ce spectacle en Algérie.

Cette année, on a organisé un championnat d’Afrique d’escrime, un dernier championnat d’Afrique de badminton, malheureusement, ces opérations ne sont pas médiatisées, c’est pour cela qu’on a besoin de sociétés ou d’entreprises qui organisent ce genre d’évènement et qu’ils les médiatisent. Nous sommes d’accord aussi pour que l’Algérie organise la CAN-2019 en football, c’est même un défi à relever pour le pays.

Le président du Comité olympique, Mustapha Berraf, sera jeudi (aujourd’hui, ndlr) en Suisse pour rencontrer les dirigeants de l’IHF et tenter de trouver une solution à la crise de la Fédération de handball. Êtes-vous optimiste à ce propos ?

M. Berraf est en Suisse pour expliquer la position algérienne. Nous sommes pour l’autonomie de toutes les fédérations, on est contre l’ingérence au niveau des affaires internes de la discipline, mais cela ne donne pas le droit aux dirigeants de faire ce qu’ils veulent.

L’argent de l’État doit être contrôlé et si nous constatons des manquements à ce niveau, le MJS ne peut pas les passer sous silence. Pour ce qui est de la Fédération de handball, il y a eu des dépassements graves dans la gestion des deniers publics, puisqu’il y a beaucoup de pièces comptables qui manquent dans les rapports qu’on a reçu. Je suis étonné de la légèreté avec laquelle certains dirigeants ont géré les deniers publics. Je ne parle pas de détournement, je parle de la gestion.

Mais lors de la dernière visite du président de l’IHF à Alger, le conflit semblait être réglé. Pourquoi ce revirement du président de l’IHF ?

Moi aussi, je l’ignore, j’ai discuté avec lui sereinement lorsqu’il est passé à Alger, au bout de cinq minutes on était d’accord, puis il y a eu ce retournement, je ne sais pas ce qui s’est passé. Maintenant, il faut savoir placer l’intérêt du pays au-dessus de toute considération et régler au plus vite cette question pour le handball algérien. L’Algérie doit avoir de bonnes relations avec les fédérations internationales et cela passe par la mise en conformité de nos lois avec les statuts des fédérations internationales.