Mohamed seghir kara : «Nous ferons tout pour reprendre les rênes du parti»

Mohamed seghir kara : «Nous ferons tout pour reprendre les rênes du parti»

Vous avez exigé la présence de Belkhadem et de Si Affif au conseil de discipline supervisé par la presse. Des convocations officielles vous ont-elle été adressées ?

Les statuts du parti sont clairs là-dessus. Le conseil de discipline est un organe indépendant. Or, force est de constater que la direction actuelle se substitue à cet organe

C’est déjà en soi une violation grave du règlement intérieur et des statuts du FLN. Le secrétaire général n’a en réalité fait qu’envoyer tous les rapports de la presse et les déclarations que moi-même j’ai faites ainsi que celles d’El Hadi Khaldi au conseil de discipline. Autant alors qu’elle soit présente pour juger d’elle-même la situation.

Belkhadem n’a donc pas cité explicitement les noms de Khaldi et de Kara. Nous nous sommes hélas rendus compte après les déclarations de si Affif, qui parle de traduction en conseil de discipline de Kara et Khaldi, qu’il est le véritable secrétaire général. Goudjil a parlé, Saïd Bouhadja aussi, sur quelle base nous a-t-on choisis ? Pour l’heure, nous n’avons reçu aucune convocation officielle, si ce n’est par le biais de certains journaux.

Votre mouvement tout comme la direction du parti s’en remettent justement à ces mêmes statuts pour justifier leurs positions. Comment expliquer que le règlement soit différemment interprété ?

Ils sont en train de piétiner le règlement. C’est flagrant. Depuis 2005, Belkhadem n’a jamais respecté une seule fois les statuts et le règlement du parti. Je défie les membres du bureau politique de citer un article qui s’applique à Kara ou à Khaldi. Belkhadem est le premier à violer le règlement, c’est clair.

Ce n’est pas la peine que je vous rappelle toutes les violations commises par la direction actuelle comme ces invités au 9e congrès qui se sont retrouvés membres du comité central.

C’est gravissime. Maintenant, nous traduire devant le conseil de discipline est une chose inacceptable. Je vous le dis clairement : ils n’ont pas le courage d’agir.

Quelles sont les actions immédiates que prévoit alors votre mouvement pour redresser la barre ?

Nous sommes en train d’installer nos militants au niveau de la base. Belkhadem et compagnie vont se retrouver seuls. Ils n’ont pas trouvé mieux que d’exclure les vrais militants du parti et recruter d’autres dans la rue. C’est honteux. Belkhadem veut changer carrément la composante humaine du parti, c’est maintenant une évidence. Même au niveau du bureau politique, il n’y a que 3 ou 4 vrais militants, le reste sont des marionnettes qui obéissent à Belkhadem.

Vous êtes donc en train d’installer carrément une direction parallèle ?

Non, ce sont les militants eux-mêmes qui nous rejoignent. En témoignent les centaines de motions de soutien qui nous parviennent et les divers recours adressés à Belkhadem. Les kasmas s’installent dans la rue, dans les cafés, c’est grave. A Tissemsilt, M’sila, Annaba, Tébessa et j’en passe, les vrais militants réagissent. Une direction parallèle ? Non.

Ce sont plutôt eux qui doivent partir. Nous avons définitivement coupé avec l’actuelle direction. On ne revient plus en arrière. Le FLN doit revenir aux siens. Notre parti est celui de tous les Algériens, la classe moyenne, les fellahs, les jeunes. Le FLN n’est pas le parti des affairistes. Nous allons tout faire pour l’extirper des mains de ces affairistes que Belkhadem a imposés. Nous avons désormais traversé le détroit de Gibraltar et brûlé tous les bateaux. Pas de retour en arrière.

Actuellement, on est en train de préparer les dossiers de plus de 100 membres du comité central qui n’ont rien à voir avec le parti. Nous en parlerons au moment opportun. On nous reprochait de ne pas avoir parlé plutôt.

Bien avant le 9e congrès on n’a cessé de dénoncer les dépassements de Belkhadem. Maintenant, c’en est trop. Nous ferons tout pour reprendre les rênes du parti. Nous avons un long souffle. Nous ne sommes pas un simple groupuscule, les militants se rallient en nombre à notre cause. Belkhadem est isolé.

Propos recueillis par S. M.