Engagé dans la bataille pour la destitution de Belkhadem, le mouvement de redressement et de l’authenticité du FLN, «surclassé» par les néo-frondeurs du comité central (CC) déçus par les listes confectionnées par le SG, veut aujourd’hui se repositionner pour être «le grand vainqueur lors de la prochaine réunion des membres du CC, prévue le 19 mai.
Première victime de cette «guerre de leadership», Salah Goudjil, est «viré» par ses pairs pour «intelligence avec l’ennemi». S’il affirme avoir été surpris par la décision «irresponsable» des membres du mouvement qui l’ont remplacé par Abdelkrim Abada, au cours d’une réunion tenue le 15 avril dernier, Mohamed Segir Kara, qui demeure toujours le porte-parole du Mouvement de redressement et de l’authenticité (MRA) que coordonne donc désormais Abada, dément catégoriquement les propos de Goudjil. «Je suis en campagne à l’intérieur du pays.
Je n’ai pas pris part à la réunion du 15 avril et aucun responsable au sein du mouvement ne m’a fait écho d’un changement à la tête de la coordination», avait affirmé Goudjil. «Faux», rétorque Kara. «Il y a eu d’abord une réunion des coordinateurs de wilaya du mouvement à laquelle il a pris part. ces derniers ont, à l’unanimité, affiché leur désapprobation quant à sa démarche de conciliation avec Belkhadem qui n’a abouti à rien», affirme l’ex-ministre du Tourisme dans une déclaration au Temps d’Algérie. «Il est avec Belkhadem», accuse-t-il d’emblée.
«Sinon, comment expliquer le fait qu’il a refusé aux membres du mouvement de redressement et de l’authenticité de se joindre à l’initiative lancée par les membres du comité central, alors que leur objectif était le nôtre, en conditionnant notre adhésion au mouvement de fronde du CC par des excuses préalables de ces derniers qu’il a accusés de ne pas avoir rejoint le MRA», s’interroge encore Kara qui parle de levée de boucliers contre Goudjil lors de la réunion du 12.
«Il a bel et bien été informé. Il était présent à la réunion. Abada et d’autres membres du mouvement se sont rendus chez lui après pour l’informer de notre démarche. Il a refusé de participer à la réunion du 15», explique Kara qui reproche à son «ex-patron», sa «naïveté». Pour lui, Belkhadem s’est joué de lui et l’a mené «par le bout du nez».
«Belkhadem, qui est allé jusqu’au bout de ses convictions, est le loup, Goudjil, l’agneau», a-t-il encore accusé, révélant qu’au cours de la réunion des coordinateurs de wilaya, «Goudjil a tenté à trois reprises de sortir de la salle pour ne pas entendre les critiques sévères proférées à son encontre».
Mohamed Seghir Kara explique, toutefois, que la destitution de Goudjil s’est faite «de manière démocratique», dans la mesure où il a été investi pour une mission à laquelle il a échoué. «Il était question de coordination tournante le jour où il a été intronisé. Ce n’est pas une désignation par décret», ajoute-t-il, ironique, non sans affirmer qu’il a «contracté un deal avec Belkhadem». Il aurait, selon la même source, aidé Belkhadem dans la confection des listes du FLN alors que le MRA avait ses propres listes. «C’est pour cela que Belkhadem ne lui accorde aucun crédit», précise-t-il.
L’important pour Kara est désormais d’atteindre l’objectif initial, à savoir la destitution de Belkhadem. «Nous travaillons désormais en étroite collaboration avec les membres du CC. Nous sommes tous membres. Le 19 mai, on signera la fin du règne de Belkhadem», dit-il d’un ton assuré. Pendant ce temps, Belkhadem poursuit sa campagne et affirme que le FLN demeurera la première force politique. Réponse après les législatives.
S. M.