La Commission nationale de surveillance des élections locales (CNSEL) ira-t-elle jusqu’au bout de sa mission ? Par la voix de son président, Mohamed Seddiki, elle agite à nouveau le spectre du gel de ses activités si le ministère de l’Intérieur n’accède pas à ses revendications d’ordres matériel et organisationnel. Composée de représentants de l’ensemble des partis en compétition pour les locales du 29 novembre courant, la CNSEL exige des moyens matériels «conséquents» pour assumer pleinement sa mission qui consiste à veiller au bon déroulement de ce scrutin.
Elle réclame des moyens de transport et des primes conséquentes pour les membres de cette commission et ceux des commissions de wilayas. Elle exige également la facilitation du travail de ses membres à travers l’ensemble du territoire national. «Les responsables de l’administration au niveau local refusent de coopérer avec les membres de la commission et disent ne pas la reconnaître. Il s’agit là d’une entrave à son travail et à sa mission que le ministère de l’Intérieur et le Premier ministère doivent régler rapidement», dénonce un des membres de la commission. Les secrétaires généraux des APC sont les premiers mis en cause par cette commission qui menace de cesser ses activités, refusant d’être «à la merci de commis de l’Etat». Son président, Mohamed Seddiki, a fixé aujourd’hui un ultimatum de 48 heures au ministre de l’Intérieur et au Premier ministre pour régler ces problèmes qui entravent l’activité de la CNSEL
. Cette commission a, dès son installation, éprouvé des difficultés à accomplir sa mission. Mohamed Seddiki avait déjà recouru au gel de ses activités pour protester contre la non prise en charge de ses doléances, adressées au ministre de l’Intérieur et contenues dans la plate-forme du 10 mai dernier. «La commission composée de magistrats est favorisée sur la nôtre, composée de partis politiques. Aucune relation n’existe entre les deux. Celle des magistrats est dotée d’un budget colossal dont on ignore le montant exact et la manière avec laquelle l’argent est dépensé.
C’est l’opacité totale. La commission que je préside n’ai rien vu venir. Je dois avoir un droit de regard sur les dépenses et donner mon accord si celles-ci s’avéraient justifiées. Il faut donc une transparence totale si l’Etat veut réellement organiser des élections honnêtes et transparentes et éviter la catastrophe du 10 mai», a déclaré M. Seddiki à la presse. Les élections locales auront lieu dans dix jours et la CNSEL tente de rattraper le temps perdu. Le ministre de l’Intérieur, qui a déjà refusé de financer cette commission, va-t-il revenir sur sa décision et accorder le financement demandé ? On le saura dans les tout prochains jours.
Sonia B.