S’exprimant à l’ouverture du séminaire sur l’audiovisuel samedi à Alger, le ministre de la communication, Mohamed Saïd, a fait savoir que l’ouverture de l’audiovisuel se fera de manière réaliste et progressive.
Selon lui, le problème ne se pose plus en termes de partisans et d’opposants à cette ouverture, mais se pose en termes de manière et d’objectif de cette ouverture et de modalités de création de chaines satellitaires, leur fonctionnement et la transparence de leurs bases économiques.
En outre, pour le ministre de la communication, “l’utilisation de la retransmission satellite tiendra compte des valeurs morales de notre peuple et la préservation de l’identité et de l’intégrité nationales, et de la diversité culturelle et linguistique qui caractérise notre société”.
“L’ouverture de l’audiovisuel ne doit pas se faire dans l’anarchie, la précipitation et l’improvisation” a ajouté Mohamed Saïd qui reconnait que “l’audiovisuel n’a pas connu la même cadence d’ouverture que la presse écrite”, expliquant cette situation par “la conjoncture dramatique qu’a traversée le pays qui accordait la priorité au rétablissement de la paix et de la stabilité, la reconstruction de l’économie nationale et à la consolidation des institutions de l’Etat”.
Reconnaissant aussi que “les médias lourds relevaient totalement ou partiellement des pouvoirs publics eu égard à leur influence sur l’opinion publique”, le ministre de la communication a affirmé que “l’ouverture de l’audiovisuel au privé comme service public passe par une une mise en œuvre progressive conformément à des règles éthiques et professionnelles pour permettre l’émergence d’une presse de haut niveau dont les professionnels croient à une limite de la liberté qui est la responsabilité”.
S’interrogeant sur les sources de financement de certaines chaines satellitaires, leur identité, leur message et leur respect de la déontologie, Mohamed Saïd n’a pas manqué de signaler qu’il est dans l’intérêt de l’Algérie “d’ouvrir progressivement le champ devant les chaines privées initiées par des professionnels algériens pour éviter au téléspectateur de capter des chaines étrangères émettant des idées et idéologies loin de notre réalité et de nos aspirations et préoccupations”.