Le taux de réception des chaînes TNT par satellite, lancée en 2010, atteindra les 85% à la fin de l’année en cours, et il y a lieu d’entamer des campagnes de sensibilisation en direction des citoyens pour les informer de ce nouveau mode de réception satellitaire”, a déclaré jeudi dernier, à Sidi Bel-Abbès, le ministre de la Communication, Mohamed Saïd.
Présidant une séance de travail, en présence des cadres de la Télédiffusion d’Algérie (TDA) et ceux du ministère de la Communication et dont l’ordre du jour a été consacré à faire le point sur la mise en œuvre du plan de développement du secteur de la communication arrêté par le gouvernement, notamment au niveau de la télédiffusion ainsi que sur l’état d’avancement de la TNT “télévision numérique terrestre”, Mohamed Saïd a indiqué que sa visite à Sidi Bel-Abbès est en réalité une visite à travers tout l’Ouest algérien, soit 13 wilayas qui sont gérées techniquement, à partir de Sidi Bel-Abbès, et ce, dans le but d’améliorer la relation entre le citoyen et l’autorité et vice-versa. “Franchement, ce qui m a incité à venir en urgence aujourd’hui, se sont les lettres anonymes des citoyens de la région et qui se plaignaient de la mauvaise réception des programmes diffusés par les chaînes radiophoniques et télévisuelle nationales et locales ainsi que de l’invasion, des interférences et des brouillages qui proviennent des chaînes des pays voisins et qui débordent sur nos chaînes. Ce problème est grave. Pour moi, cette situation est anormale, il faut y mettre un terme. Nous estimons qu’on a mis beaucoup de retard pour trouver les solutions adéquates.” À ce propos, le représentant du gouvernement a sommé les responsables de la TDA de trouver au plus vite les solutions adéquates pour éliminer toutes les zones d’ombre. Lors de cette réunion, le ministre de la Communication a également signalé que des carences et des manquements ont été relevés en matière d’exécution des programmes de réalisation. “Il y a des projets et des autorisations de paiement qui n’ont pas été inscrites.
À titre d’exemple, à Saïda, Tiaret, Djelfa et Tisemssilt, le taux de réalisation et de consommation des crédits pour l’acquisition des équipements de diffusion de télévision est de l’ordre de 3,86%. Pour cela, il faut qu’on fasse notre autocritique, sinon on n’avancera pas. Aussi, il y a des projets qui datent de la loi de finance de 2002 et qui n’ont pas été lancés à ce jours. Donc, quand il y a un problème de compétence qui se pose au sein de nos structures, il faut nationaliser la démarche.” Répondant à une question d’un député au sujet de la couverture des activités locales, la programmation et la production nationale, il dira : “Nous avons un grand déficit de produits de qualité, et ce, contrairement à la quantité qui est en abondance. Les capacités de l’ENTV sont insuffisantes pour couvrir toutes les activités nationales et qui sont plus nombreuses que nos moyens techniques et humains”. Par ailleurs, lors d’un point de presse, et en réponse à une question d’un journaliste sur la gestion de la manne publicitaire par l’Anep, il a déclaré que “le marché publicitaire en Algérie est couvert uniquement dans la proportion de 2/3 par l’Anep. 34% de ce marché échappe à l’Anep et c’est le secteur privé qui le couvre. Sur les 66% couverts par l’Anep, donc de recette que touche l’Anep, 22% uniquement vont à la presse publique et les 78% vont à la presse privée. Pour la presse publique, El Moudjahid, à titre d’exemple, vient en 6e position dans la liste des quotidiens qui bénéficient de la publicité de l’Anep. Donc, il y a cinq quotidiens privés qui passent bien avant la presse publique”.
Interrogé aussi sur les cas de corruption et les passe-droits de la manne publicitaire, il répond : “Quand on parle de corruption, il faut apporter la preuve, car on ne peut pas accuser comme ça les gens. Il y a, peut-être, un peu de vérité, mais, il y a aussi beaucoup d’intox. Donc, à chaque fois qu’il y a une information pareille, nous entamons discrètement une enquête. Nous estimons qu’il faut aller vers la moralisation de la gestion publique d’une manière générale.” M. Mohamed Saïd avait auparavant entamé sa visite à travers les deux centres TDA de Sidi-Hamadouche et de Tessala, où il a relevé l’absence d’entretien et de maintenance d’équipements et pour lesquelles des sanctions seront infligées.
A.