Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, était l’invité de la Radio nationale. Il a évoqué de nombreux sujets relatifs à la nouvelle saison 2013-2014, ainsi que l’avenir de l’équipe nationale de football, notamment dans la course au Mondial-2014 au Brésil.
D’emblée, le patron de la FAF a fait le point sur le parcours des Verts depuis le Mondial-2010, estimant qu’il est satisfaisant à plus d’un titre, d’autant plus, dit-il, que l’équipe a subi des grands changements. “Nous avons, juste après la Coupe du monde 2010, presque totalement bouleversé l’effectif. Nous avons mis en place une nouvelle équipe avec de nouveaux jeunes joueurs de qualité qui avaient besoin de jouer ensemble, afin de développer du jeu et de la cohésion pour qu’elle puisse être rentable et plus décisive. Il nous faut du temps, mais hélas, dans notre pays, certains pseudo-spécialistes pensent qu’il existe une baguette magique. Je dis qu’aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir une équipe qui pourra jouer encore ensemble pendant dix ans. La dernière CAN a constitué une étape de préparation et de reconstruction de l’équipe, qui est maintenant un peu plus mûre.”
“Il faut rendre hommage au travail de Halilhodzic”
“Si l’on avait bénéficié de bons arbitres ou si on avait eu un penalty. Je ne justifie pas. C’est de l’histoire pour moi maintenant. C’est complètement oublié. Moi je me projette vers l’avenir. D’ailleurs, je ne regarde jamais dans le rétroviseur sauf pour en tirer des conclusions. On aurait joué contre le Burkina Faso en quart de finale. On aurait pu être en finale c’est aussi simple. Cela dit, dans l’ensemble ce fut une étape de reconstruction importante pour nous”, a affirmé M. Raouraoua, avant d’ajouter concernant le travail fait par le technicien bosnien, Vahid Halilhodzic, depuis son intronisation aux commandes de la barre technique des Fennecs il y a deux ans : “Chez nous, ce qui est extraordinaire et qui est complètement négatif,

c’est qu’à chaque fois qu’il y a un faux pas, des voix irresponsables, je dis bien irresponsables, s’élèvent ici et là pour demander le départ de la fédération et de l’entraîneur pour tout reprendre à zéro. Ces gens oublient qu’il existe des instances stables qui ont des statuts et des règlements, et qui obéissent à des règles avec des objectifs dans les contrats. Il faut savoir analyser. Si on avait renvoyé Vahid, l’équipe aurait été aujourd’hui dans une situation différente, pénible et plus difficile. En toute honnêteté, il faut reconnaître le travail que ce technicien est en train de faire avec le reste de son staff, ainsi que la volonté et la disponibilité des joueurs qui aiment leur patrie. Les gens critiquent, c’est facile. On ne peut pas gagner éternellement. C’est ça le sport de manière générale”, a-t-il souligné. Concernant le tirage au sort des barrages, ultime étape avant la qualification au Mondial du Brésil, le premier responsable du sport roi en Algérie a affirmé qu’il n’a aucune préférence, tout en souhaitant éviter plus particulièrement l’Égypte. “Pour tout vous dire, je n’ai aucune préférence. Attendons el-mektoub. Moi, j’ai dit au staff technique et aux joueurs que l’équipe qui sera en face, quel que soit son rang, il faudra la battre. Nous n’avons pas d’autre choix. Si on ne peut pas battre une équipe à ce stade de la compétition, cela veut dire qu’on ne mérite pas d’aller à la Coupe du monde, point barre. Ça ne me gênerai pas de tomber sur l’Égypte, même si je ne voudrais, au fond de moi-même, pas tomber sur cette équipe parce qu’un match comme celui-ci est entouré de beaucoup de choses subjectives. Il y a des choses extrasportives liées à ce type de derby que je voudrais bien éviter, comme tout le monde d’ailleurs.
Cela dit, je répète que quel que soit l’adversaire qui sera en face, notre seul devoir et notre seule mission, c’est de se qualifier à la Coupe du monde qui se jouera au Brésil”, a-t-il indiqué, en reconnaissant, toutefois, que le niveau des autres nations de football à beaucoup évolué avec la présence de quelques équipes au cours de ce dernier tour, telles que l’Éthiopie et le Burkina Faso, qu’il considère logique. “Il n’y a plus de petites équipes. Les autres équipes ont progressé, alors que nous on a atteint un certain niveau, mais on n’a pas progressé. Le résultat de la dernière CAN a démontré cela. Il y a des nations qui arrivent et qui ont commencé à atteindre les équipes des nations dites plus développées et à rivaliser avec elles. Il faut juste voir le classement Fifa pour le constater, même si je n’aime pas trop ce classement du fait qu’il n’est pas objectif. Il y a des règles qui ne reflètent pas réellement la valeur intrinsèque de chaque nation, parce qu’il est impossible de comparer des nations d’Europe avec celles d’Asie ou d’Afrique. J’ai mené une bataille pour modifier ce classement. Il reste, cependant, qu’il faudra qu’un jour il soit modifié à travers un classement par continent, ce qui va refléter un peu plus la réalité de chaque équipe”. Et de poursuivre quant à son vœu de voir l’EN partir à la prochaine Coupe du monde avec tous les avantages qu’elle pourra répercuter sur le développement de la discipline au niveau local : “C’est certain, une qualification à la Coupe du monde, c’est d’abord de la joie et de la satisfaction. Elle donnera beaucoup de choses positives relatives au développement du football local du moment qu’elle va mobiliser d’autres moyens qui ne seront qu’à l’avantage de la discipline, afin qu’elle puisse avoir d’autres ressources pour son développement”.
Concernant les jeunes catégories, Raouraoua a affirmé qu’un grand travail attend son instance, ainsi que le ministère de la Jeunesse et des Sports pour faire avancer les choses dans ce registre. “L’équipe nationale actuelle ne reflète pas le niveau de notre football, dans la mesure où elle est composée à 90% de joueurs qui nous viennent des championnats étrangers. Il y a un problème fondamental quand on parle des jeunes catégories. Nous n’avons pas de structures de formation et nous n’avons pas de politique de formation, tout comme nous n’avons pas les ressources humaines pour encadrer les jeunes catégories et les formateurs. Il existe un certain nombre d’entraîneurs formés ici et là à travers les structures universitaires avec des diplômes fédéraux, mais il n’y en a pas assez. La preuve, dans les 160 clubs engagés la saison dernière, on avait besoin de 9 000 à 10 000 entraîneurs, et ce, pour la simple raison qu’il y a plus de clubs”, a-t-il dit encore. Raouraoua a, par ailleurs, abordé d’autres sujets relatifs à la DTN, où il a beaucoup encensé le nouveau patron de cette instance (Saïd Haddouche, ndlr) qui apportera beaucoup de bien, selon lui, grâce à son expérience acquise en Europe notamment en matière de formation des entraîneurs de tout niveau.
F R