Mohamed Raouraoua: l’entregent au service du football

Mohamed Raouraoua: l’entregent au service du football

arton139526-de2da.jpgS’il est un homme qui doit, aux côtés de Rabah Saadane et des autres membres du staff technique, s’estimer heureux du devoir accompli, c’est bel et bien le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, cet homme longiligne, à la soixantaine bien frappée, très connu dans la sphère du football mondial mais pas seulement.

Introduit dans le monde politique depuis des lustres, familier des milieux journalistiques où il a commencé sa carrière après l’indépendance du pays, connaisseur du football dans ses moindres arcanes, cet ancien fidèle de l’USMA (ses fonctions actuelles lui interdisent un penchant), fils de la Casbah, ancien de Sarouy, est un pur produit du peuple qui s’est construit à la force du poignet.

Fonctionnaire à l’origine à l’ex-ministère de l’Information, gravissant les échelons jusqu’à être sous-directeur puis directeur, il sera appelé à jouer un rôle-clé dans l’organisation du 1er festival panafricain d’Alger.

Directeur du centre culturel et d’information (CCI, ancêtre de l’ONCI), il avait en charge l’activité culturelle et surtout cinématographique.

Dans les années 1980, Mohamed Raouraoua dirigea la télévision nationale et assura la direction de l’ANEP, avant de se retirer et embrasser une carrière dans le secteur privé. Il fera valoir, plusieurs années après, ses compétences dans le domaine culturel lorsqu’il est désigné commissaire de l’Année de l’Algérie en France.

Homme de contacts, celui qui est communément appelé « El-Hadj » par ses proches est un organisateur hors-pair. Il se distingua au milieu des années 1980 avec l’équipe Mékiréche à la tête de la FAF où l’on songeait naguère à mettre sur pied le « Club Algérie », à l’image des sociétés de supporters des équipes nationales célèbres. Projet mort-né parce que, à cette époque-là, le mot « sponsoring » n’était pas encore entré dans les moeurs. Premiers dépits et distance par rapport au milieu footbalistique, un milieu pas toujours aisé à cause du culte de la rumeur et des coups bas.

Des années plus tard, des « pressions » amicales le feront revenir à la tête de la FAF, pour tenter, cette fois-ci, de redorer le blason passablement terni du football algérien. Rude tâche s’il en fut, rendue encore plus complexe par un magma d’incohérences et de déshérences: un siège social en décrépitude, des caisses presque vides, des structures archaïques, une réglementation foulée aux pieds, des équipes nationales mal en point, en somme une série de contrecoups qui auraient dissuadé le plus téméraire.

El-Hadj Raouraoua, tenta, dans cette tempête et de vents contraires, l’impossible avec l’aide de compagnons de route comme Mohamed Mecherara et Hamid Haddadj. Il se retira ensuite pour mieux se consacrer à ses fonctions internationales (FIFA, CAF et Union Arabe) pour apporter, là aussi, tout son capital expérience. Mais le devoir national est plus fort que tout : retour à la tête de la FAF avec, cette fois-ci, une feuille de route qui exprime clairement les desideratas. L’homme de caractère, mais à la politesse exquise, se fait entendre et obtient « carte blanche ». Il entamera, de nouveau, la reconstruction en mobilisant, bien sûr, des moyens mais, plus que tout, des hommes de bonne volonté.

De Khartoum, de cette ville ô combien chaleureuse qui a accueilli à bras ouverts des milliers d’Algériens dont les vivas pour leur pays ont donné plus de chaleur au vent du Nil, Hadj Raouraoua savoure, aux cotés de tout le staff, cette qualification qu’il considère comme une première étape dans ses efforts de redressement du football national. Le reste se fera en Afrique du Sud. Pour l’ambition de millions d’Algériens et pour son bonheur personnel, un bonheur procuré par la satisfaction du devoir accompli.