Mohamed Raouraoua et Jacques Anouma dans le bon couloir ?

Mohamed Raouraoua et Jacques Anouma dans le bon couloir ?

Six candidats, dont l’Algérien Mohamed Raouraoua, sont en lice pour l’élection à Khartoum des deux représentants africain au sein du Comité exécutif de la Fifa pour la période 2011-2015.

Pourquoi les chances du patron du football algérien et de son homologue ivoirien sont-elles réelles ? Le candidat algérien Mohamed Raouraoua et celui de la Côte d’Ivoire semblent avoir la faveur des pronostics pour s’adjuger les deux sièges du comité exécutif de la Fifa. Les deux candidats semblent avoir bien mené leur campagne en sillonnant l’Afrique d’est en ouest, jouant leurs dernières cartes avant le jour de vérité. Même si dans les couloirs de ce luxueux complexe de Burj El-Fateh, on susurre avec certitude la victoire de l’Algérien Mohamed Raouraoua et de l’Ivoirien Jack Anouma, d’autres candidats font également écran aux deux potentiels «podiumables».

Il s’agit de Danny Jordan (AfSud) et de Suketu Patel (Seychelles). Ces candidats étaient aussi en campagne pour ratisser large et obtenir le maximum de voix. Chacun avec ses moyens du bord. «Draguer» les électeurs n’est pas aisé. Cela coûte de l’argent, du temps, du tact, du contact, de l’habileté et de la finesse. Et demande beaucoup de techniques d’approche, et les deux prétendants le savent. Si l’Afrique de l’Ouest apparaît comme acquise pour Anouna en raison du forfait d’Adamu, il devra, en revanche, cravacher dur et ferme pour attirer la sympathie des présidents des zones de l’Afrique centrale, du Nord, de l’Est et du Sud ; tous ces compartiments ayant leurs représentants dans la bataille. Et c’est là qu’il faudra démontrer sa capacité de persuasion et de management.

Les deux compères Raouraoua et Anouma ont décidé d’un pacte, car chaque pays devra choisir deux candidats. Chacun d’eux assurerait à l’autre les voix de sa zone ainsi que celle de ses alliés dans les autres zones (le principe du vote sur deux candidats). Les deux hommes réunis ne pourront être inquiétés par aucun autre candidat. Mais une élection reste une élection.

Et les voix ne sont jamais acquises d’avance. Si l’ivoirien Anouma était donné gagnant à l’avance du fait qu’il est déjà à la Fifa, Mohamed Raouraoua, lui, devrait faire appel à ses relations et surtout à son passé et son vécu en tant que responsable à la tête de plusieurs instances du football. Il faut dire que l’Algérien a une très bonne réputation en Afrique qui lui a permis de gagner la confiance et l’estime de plusieurs responsables d’instances et de fédérations affiliées à la CAF qui peuvent peser de tout leur poids dans ces élections. Il faut savoir aussi que chaque zone a un leader. Ce dernier a souvent le pouvoir de convaincre les autres de le suivre. Ce qui pourrait aussi donner un avantage certain aux deux candidats, ce sont les zones dépourvues de postulants pour la Fifa qui prétendent à un poste au sein de la CAF.

Pour rappel, lors de cette assemblée générale ordinaire, il serait question aussi d’élire les candidats au Comité exécutif (CE) de la CAF. C’est un jeu à double gain qui pourrait s’avérer déterminant pour un poste au sein du CE de la Fifa. Une pratique très courante pour les votes au sein d’instances internationales. C’est en fait du donnant-donnant. Agé de 65 ans, Raouraoua est membre du Comité exécutif de la CAF et de plusieurs commissions de l’Union nord-africaine de football (Unaf), l’Union arabe de football (UAFA), de l’instance africaine de football (CAF) et de la Fifa. Il est responsable des affaires politiques au niveau de la commission stratégique de la Fifa qui s’occupe, notamment des stratégies globales et de la situation politique, économique et sociale du football et a présidé la task-force de l’instance internationale.

Le patron de la FAF préside aussi aux destinées de plusieurs commissions de la CAF, notamment celles des affaires juridiques, du statut des joueurs et des médias. Il est aussi membre de la Commission des compétitions interclubs. De son côté, Jacques Anouna questionne à propos de son second mandat au Comité exécutif de la Fifa et s’il y a des adversaires qui les font frémir. Il répondra : «Je pars serein, mais il faut aussi être prudent. Car, en face, il y a des personnes qui ont de la compétence, qui ont un passé et un présent aussi. Il ne faut pas minimiser l’adversaire, mais je me donne les moyens pour y arriver. Je les prends tous au sérieux. Etant candidat sortant, je pars avec l’avantage du terrain, mais ce n’est pas suffisant.»