Le Premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, a animé, aujourd’hui dans la ville historique de Kherrata, un meeting populaire. Il en a profité pour évoquer devant un parterre de militants et de sympathisants la crise que traverse le pays. Pour lui, il s’agit de crise de régime et non pas celle d’une personne, unique, sur laquelle tout le monde se focalise, en l’occurrence le président de la République.
Il a poursuivi en disant que «la maladie est celle d’un régime et pas d’une personne». La crise a insisté M. Nebbou est celle du régime qui ignore les menaces qui pèsent sur le pays et les rendez-vous historiques qu’il fait rater au pays des martyrs. Sa stratégie : fixer des lignes rouges pour préserver ses intérêts même si cela peut conduire à l’anarchie, déplorera-t-il.
En plus du régime, qu’il ne définit pas afin de pouvoir éclairer son public, composé de militants et sympathisants, le Premier secrétaire du FFS s’est attaqué ensuite aux partis de la CNLTD auxquels il a reproché d’avoir rejeté dans le fond et dans la forme sa proposition visant à sortir de la crise. Le leitmotiv de cette coalition consiste, a-t-il dit, à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée et la mise en place d’une commission indépendante pour l’organisation et la surveillance des élections, «comme si le problème (résidait) dans une seule personne».
En épargnant le président de la République de la moindre critique, le FFS semble assumer pleinement son rapprochement de la présidence et milite ouvertement à ce que le 4ème mandat soit mené jusqu’à son terme. Un temps qu’il voudrait mettre à contribution pour relancer, in fine, pour remettre sur le tapis son projet de construction du consensus national et pour rattraper le temps perdu pour l’organisation de la conférence nationale. «Le FFS poursuivra ses efforts pour convaincre les uns et les autres et pour lever les lignes rouges, fixées», par des segments forts du régime. Puisque selon M. Nebbou, «la question n’est pas celle de l’avenir d’un parti mais celle de l’avenir de l’Algérie et de son existence».
Sur la commémoration des massacres du 8 mai 1945, le Premier secrétaire du FFS, a rappelé avec insistante la demande de son parti, qui milite pour le statut de martyres aux victimes, mais que les autorités s’entêtent à refuser, selon lui. Quelque «53 ans après l’indépendance, le régime a refusé de leur reconnaître la qualité de martyres en rejetant la proposition de loi du FFS, adressée au bureau de l’APN». Laquelle proposition veut placer les martyres de 1945 au même niveau que ceux, tombés durant la lutte pour la libération nationale, 1954-62. «Bouzid Saâl et les 45000 victimes de ces événements ne sont-ils pas des martyres ?», interrogera-t-il l’assistance.
Salim Aït-Sadi