Le no3 d’Ansar Eddine, Mohamed Moussa Ag Mohamed, a été arrêté, vendredi, près de la frontière algérienne, à El Khalil, affirme Bamako.
Selon les premières indications, ce chef redouté a été arrêté non pas par l’armée de Bamako mais par un autre groupe armé, certainement le Mouvement islamique de l’Azawad, qui a fait scission d’avec avec Iyad Ag Ghali, dont il ne partage pas les thèses salafistes.
L’armée malienne, auquel l’homme a été remis, affirme qu’il s’agit de l’idéologue d’Ansar Eddine, celui qui faisait couper les mains et les pieds aux jeunes délinquants de Tombouctou et qui est devenu, au fil des jours, un véritable inquisiteur digne du Moyen-âge.
Pour le moment, il se trouve à Kidal, ville sous contrôle des armées malienne, française et tchadienne, avant son convoiement sous bonne escorte vers la capitale.
Selon Bamako, Mohamed Moussa, présenté par des habitants de Tombouctou comme un Touareg originaire de la région, a été décrit comme «le responsable de la police islamique faisant régner la terreur». Bamako accuse Al-Qaïda au Maghreb islamique et Ansar Eddine, qui ont occupé Tombouctou pendant dix mois, d’avoir commis dans le Nord de très nombreuses exactions : amputations, coups de fouet aux couples illégitimes et aux fumeurs, etc. Mohamed Ag Moussa semble classé dans la hiérarchie d’Ansar Eddine après Iyad Ag Ghali, chef militaire et fondateur du groupe, et Senda Ould Bouamama, No2 et porte-parole du groupe.
Tombouctou a été pendant plusieurs mois leur bastion, qu’ils partageaient avec les Moulathamoune de Mokhtar Mohamed Belmokhtar, chef fondateur du nouveau groupe d’élite «lesSignataires par le sang». Depuis le début de la guerre au Mali et l’implication directe de l’armée française, les islamsites ont déserté Gao, Tombouctou et même Kidal, bastion d’Iyad et berceau de la rébellion touarègue, pour s’implanter provisoirement dans l’Adrar des Ifoghas, vaste chaîne montagneuse rocailleuse et citadelle inexpugnable, où se terrent des milliers d’islamistes, attendant le déclenchement des hostilités.
A François Hollande affirmant à la communauté internationale que la «France était en train de gagner la guerre au Mali», Iyad a répondu que «la guerre n’a même pas encore commencé»…
Annane Imad-Eddine