A peine trois mois après son élection à la tête de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, CACI, Mohamed Laid Benamor se montre très critique envers la gestion actuelle des chambres et revendique la gestion des zones d’activités industrielles.
S’exprimant ce matin sur les ondes de la radio nationale, chaine III, M. Benamor a abordé plusieurs sujets ayant trait à la gestion des chambres de commerce et d’industrie qui ne jouent plus le rôle d’intermédiaire principal entre les entreprises et les institutions publiques. Pour lui, il est temps d’opérer des changements profonds de ces institutions indispensables pour l’accompagnement du développement économique national.
« Aujourd’hui, les chambres sont désertées alors qu’elles devraient proposer des solutions, former les jeunes entrepreneurs, donner des conseils, autant d’activités pour lesquelles elles ne disposent même pas d’un budget. C’est ce qui m’amène à dire qu’il faut changer leur modèle de gouvernance », a-t-il dit durant l’émission L’Invité de la rédaction. Il a estimé, également, qu’il faudrait revoir « la gouvernance » de ces institutions et, parallèlement, donner plus de flexibilité à leurs élus pour travailler avec les pouvoirs publics, afin qu’elles puissent s’autofinancer et organiser des manifestations économiques. Il a plaidé à cet égard pour la révision des statuts des chambres de commerce qui sont actuellement, a-t-il estimé, incapables même d’attirer des opérateurs économiques nationaux.
Le président de la Chambre de commerce et de l’industrie a par ailleurs proposé de confier la gestion des zones d’activités industrielles aux chambres de Commerce, et ce, dans l’objectif de « les promouvoir » en mettant en place des solutions idoines, mais aussi pour donner corps à la dynamique économique nationale actuelle. « Cette démarche permettra la mise en place d’une carte industrielle afin que tous les opérateurs économiques puissent savoir ce que l’on produit comme richesse dans chacune des régions du pays, compte tenu des spécificités de chacune d’entre elles », a-t-il expliqué.
M. Benamor a en outre insisté sur un élément dit « essentiel », qui est la formation dans le but de pouvoir suivre et accompagner la dynamique économique. « Nous devons s’intéresser à la formation du personnel de ces chambres pour pouvoir mieux gérer les investissements qui se réalisent », a-t-il souligné.
S’agissant de la 51/49 régissant l’investissement étranger en Algérie, le président de la CACI a indiqué que l’Algérie à l’instar de tous les pays du monde a le droit de préserver ses intérêts économiques et cette règle n’est pas aussi contraignante comme l’on veut faire croire. Il a cité des investisseurs mexicains venus cette semaine en Algérie pour des rencontres B to B avec leurs homologues algériens. « Cette règle n’a jamais été un obstacle pour ces opérateurs », a-t-il soutenu.
Noreddine Izouaouen