Mohamed Ghannouchi, 69 ans, devenu vendredi 14 janvier président par intérim de la Tunisie, après le départ du président Zine El-Abidine Ben Ali, est un économiste, considéré comme mesuré et bon négociateur, qui a fait toute sa carrière politique dans l’ombre de l’ancien président.
Premier ministre de façon ininterrompue depuis le 17 novembre 1999, M. Ghannouchi, qui aura 70 ans cet été, assumera cette charge jusqu’à la tenue d’élections anticipées. Il est généralement perçu comme le porte-parole fidèle de M. Ben Ali pour annoncer d’importantes mesures ou les remaniements ministériels.
Ces dernières semaines, alors que le mouvement de contestation prenait de l’ampleur, sa présence s’est accrue. C’est lui qui a annoncé cette semaine le limogeage du ministère de l’intérieur. Il a également accordé des interviews aux médias internationaux pour défendre la gestion de la crise par les autorités.
AU POUVOIR DEPUIS 1987
Né le 18 août 1941 à Sousse, une ville côtière située à une centaine de kilomètres au sud de Tunis, la capitale du pays, il étudie l’économie à l’université puis est affecté en stage au ministère des finances français dans le cadre d’accord de coopération avec l’ancienne puissance coloniale.
En octobre 1987, Ghannouchi fait partie de l’équipe qui arrive au pouvoir lorsque Ben Ali est nommé premier ministre par le président Habib Bourguiba. Six semaines plus tard, lorsque M. Ben Ali dépose le fondateur de la Tunisie moderne et prend la présidence, M. Ghannouchi est nommé à la tête du ministère des finances puis à la coopération internationale et aux investissements. Commence alors son ascension comme économiste de renom. Le 17 novembre 1999, Ben Ali en fait son premier ministre.
M. Ghannouchi est connu dans les milieux internationaux pour avoir participé à de nombreuses négociations avec des institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne.