Mohamed Chérif Abbas « Les faux moudjahidine n’existent pas »

Mohamed Chérif Abbas « Les faux moudjahidine n’existent pas »

Le ministère des Moudjahidine veille à la prise en charge des tous les ayants droit des moudjahidine et des chouhada et ce en application des lois de la République, a affirmé jeudi, son premier responsable, Mohamed Cherif Abbas, lors d’une séance plénière à l’APN consacrée aux questions orales.

Pour ce qui est des enfants de chouhada souffrant de maladies chroniques affiliés à la caisse de sécurité sociale, le ministre a indiqué que la loi du chahid et du moudjahid n’a pas négligé cette frange de la société. « La commission nationale effectue périodiquement des visites sur le terrain à l’échelle nationale pour s’enquérir de leur situation et de l’application des dispositions prises pour leur protection sociale », a affirmé M. Cherif Abbas.

En réponse au député Mustapha Bouchachi (FFS) qui a relevé l’oubli des victimes du 8 mai 1945, Mohamed Cherif Abbas a affirmé que les autorités publiques n’ont jamais ignoré les sacrifices des meneurs de ces événements qui ont jeté les bases du travail révolutionnaire. Mais, explique-t-il, la loi du chahid et du moudjahid n’a pas intégré cette catégorie reconnue par la nation.

Selon lui, ce texte a pris en considération la nature de la révolution nationale marquée par une organisation sans faille. Cela ne minimise pas les sacrifices ayant précédé la guerre d’indépendance, mais le texte a concerné uniquement la période allant de 1954 à 1962. Le ministre a fait savoir que cette loi a fixé des critères précis et ne considère pas toute personne qui a péri sous la main du colonialisme comme étant un chahid.

A ce titre, elle exige une structuration dans les rangs de l’armée de libération nationale. D’ailleurs une commission spéciale a été mise en place à cet effet et pour s’assurer que le chahid méritait bien son titre. Il reconnaît qu’il est très difficile de recenser les victimes des manifestations du 8 mai 45, qu’il qualifie de « page sombre de notre histoire et d’étape cruciale dans le processus de libération nationale ».

En marge de cette séance, le ministre des Moudjahidine a affirmé que tous les dossiers sont ouverts au niveau de son département « sans aucun tabou ». Il a précise également que la récupération des archives nationales en France demeure une revendication permanente à laquelle « on ne va jamais renoncer ». Mohamed Chérif Abbas a certifié par ailleurs l’inexistence de faux moudjahidine, en soulignant que la collecte des témoignages historiques est toujours en cours.

Karima Alloun